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Histoire électorale de Banyuls sur mer
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Claude Razouls-1

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3 septembre 2017

201 - Présidentielles des 23 Avril et 7 Mai 2017

Présidentielles des 23 Avril et 7 Mai 2017

 

Cette désignation du dixième président de la Vème République (14)  commence par l’instauration de primaires, pour la première fois à droite (UMP-UDI), comme la fois précédente conduite par la seule à gauche (PS, PRG).

Elles se traduisent, pour la droite, par une large victoire en métropole de F. Fillon (44,2 %), Alain Juppé (28,3 %), Sarkozy (20,8 %), N. Kosciusko-Morizet (2,5 %), B. Le Maire (2,4 %), J.-F. Poisson (1,4 %) et J.F. Copé (0,3%) (12).

Ainsi F. Fillon est-il considéré comme un futur vainqueur possible face à M. Le Pen, tant le désir d’alternance politique est répandu face à un président sortant, dont il n’est pas sûr qu’il pourrait se représenter. Lors du second tour (27/11), F. Fillon l’emporte par  66,5 % contre 33,5 % à A. Juppé (plus de 4 millions de votants), d’autant plus qu’il bénéficie du soutien de Sarkozy.

A gauche les primaires sont plus tardives, attendant si le président sortant F. Hollande sera candidat à celles-ci, comme il l’avait déclaré dans ‘L’Obs’ du 13-19 octobre 2016 : ‘’ Je suis prêt’’.   Pour diverses causes : le changement de politique économique en cours du quinquennat (changement de premier ministre  (J.-M. Ayrault par E. Valls) et de ministres de l’économie (A. Montebourg par E. Macron, ancien conseiller à l’Elysée), une fronde de nombreux parlementaires du PS (vote d’une motion de censure rejetée de peu), la parution d’un livre sur les activités du président (15), mais principalement  le fait d’avoir déclaré, lors de sa campagne de 2012, qu’il faudrait le juger sur l’inversion de la courbe du chômage (alors que celle-ci n’a cessé de s’accroître).

La messe est dite, et en renonçant à se présenter à la primaire de la gauche, il laisse mettre en place une confrontation au sein même des candidats de son parti que tout oppose, d’un côté Montebourg et Hamon soutenus par les ‘’frondeurs’’ et Martine Aubry, de l’autre par Valls représentant l’aile sociale-libérale et gouvernementale en exercice du pouvoir. B. Hamon , représentant l’aile gauche du PS et notamment les ‘frondeurs’, qui ont mené une opposition interne au gouvernement de M. Valls, est désigné au second tour par 58,71 % contre 41,29 %. Une charte a été signé par les divers candidats s’engageant à soutenir celui qui serait désigné à l’issue du scrutin. Il n’en sera en rien respecté par la suite. Mais M. Valls, bien qu’il est eu l’intention de se présenter à la présidentielle, soutiendra en fait E. Macron.

L.-L Mélenchon, ayant refusé de participer à toute primaire de la gauche et des écologistes (EEVL), lance le mouvement des ‘’insoumis’’, mettant le Parti communiste devant le fait accompli. Cette candidature (un tantinet tribunitienne !) sera, dans un premier temps rejetée par les dirigeants du PCF, mais sera, après référendum de la base du parti, acceptée comme le candidat. Du coup, le label du Front de gauche est relégué … aux oubliettes de l’histoire. Son programme est diffusé pendant cinq heures sur les réseaux sociaux qui vont avopir durant cette campagne électorale

Sorti de (presque) nulle part, E. Macron  (ancien conseiller économique de Hollande, puis nommé ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique), auteur des lois de libéralisation (uberiennes) et de détricotage (réforme) du Code du Travail , lance un mouvement ‘’En Marche !’’ s’appuyant sur les jeunes (et de soutiens plus occultes et argentés). Conceptualisant la contestation des partis politiques, de leur inefficacité au cours des deux quinquennats (Sarkozy et … Hollande), et donc du ni gauche ni droite, et de l’impossibilité pour le président sortant à se représenter (les sondages confirmant qu’il engrange le plus mauvais score de tous les présidents), il démissionne du gouvernement afin de retrouver la liberté indispensable pour exposer son projet de renouvellement de la vie politique, libéral et européen, et quelques mesures programmatiques. Début janvier  la << bulle>> Macron ; dont certains pronostiquaient  son éclatement résistait très correctement (16). Il est vite rejoint par F. Bayrou , président du MoDem (après accord  le 23 /2) qui avait initialement soutenu A. Juppé. La moralisation  et le pluralisme de la vie publique scellant leur accord. Ralliement logique dans la mesure où le candidat Macron  a joué au centre, empêchant Bayrou d’éventuellement se représenter (17).

F. Fillon  déjà en baisse dans les sondages en raison de son programme d’économie drastique, et particulièrement concernant une forme de ‘’privatisation’’ de la sécurité sociales, subit à partir du 26 janvier les révélations du ‘’Canard enchaîné’’ concernant les rétributions d’attaché parlementaire  qu’aurait touchées sa femme (titre : << 600.000 Euros gagnés par Pénélope>>) pour en réalité un travail fictif. Le 1er février, le même journal  en fait toute sa première page qui ne pourra qu’être repris par tous les médias. Campagne électorale pourrie pour le candidat, qui, on l’estime même dans son propre camp, aura du mal  à se maintenir en bonne position. Maintenant toujours un score oscillant entre 18 et 20 % dans les différents sondages, il est toujours devancé par E. Macron et M. Le Pen. Le maintien de son score est dû au soutien des partisans du mariage pour tous (‘Sens commun’ actuel) auquel il avait participé et de l’impossibilité de lui trouver un substitue bien que les ‘sarkozystes’ tirent maintemant les ficelles (dont Baroin qui serait son Premier ministre au cas, fort improbable, de son élection). Tous unis en vue des législatives, même si les divers leaders des Républicains ne se montrent guère en compagnie de leur ‘’candidat’’, accueilli le plus souvent par des concerts de casseroles (un vrai chemin de croix pour ce candidat  qui passait dans l’esprit général  comme intègre et non un homme profitant du système de dilapidation de l’argent public ).

 

Liste des candidats :

1 – Benoît Hamon, Faire battre le cœur de la France. Candidat  désigné lors des élections primaires du Parti Socialiste. Soutenu par Europe écologie  les Verts et le Parti Radical de Gauche.

2 – Jean–Luc Mélenchon, La Force du peuple. Leader des Insoumis. Soutenu par le Parti De Gauche et le Parti Communiste Français.

3 - Emmanuel Macron. Macron Président ‘’La France  doit être une chance pour tous’’. Leader du mouvement  en marche !.

4 – François Fillon. Une volonté pour la France. Désigné lors des primaires de l’UMP et UDI.

5 – Nicolas Dupont-Aignan. Debout la France !.

6 – Marine le Pen. Au nom du peuple. Remettre la France en ordre.

7 – Jean Lassalle. Le temps est venu. Ensemble, résistons.

8 – Jacques Cheminade. Se libérer de l’occupation financière.

9 – François Asselineau. Un choix historique.

10 – Nathalie Arthaud. Faire entendre le camp des travailleurs. Présentée par Lutte ouvrière.

11 – Philippe Poutou. ‘’Nos vies, pas leurs profits’’. Présenté par le Nouveau Parti  Anticapitaliste.

 

Résultats du 23 Avril 2017 (1er Tour) :

                            Banyuls                Département        National           

Inscrits :          3631 (- 67/2012)  347917 35737724

Abstentions :       681   (18,76 %)    (21,26 %)     (21,77 %)

Votants :              2950 (81,24 %)   (78,74 %)      (78,23 %)

Blancs & Nuls :      83 (2,81 %/V) ( 1,64 % /V) (2,58 %)

Exprimés :  2857 (78,68 %)   (73,47 %)     (75,65 %)

Le Pen :                   664 (23,16 %)   (30,05 %)     (21,43 %)

Mélenchon :           610 (21,28 %)   (21,14 %)     (19,62 %)

Macron :                 594 (20,72 %)    (18,46 %)    (23,86 %)

Fillon :                     568 (19,81 %)    (17,19 %)    (19,94 %)

Hamon :                 167 (  5,82 %)    (  5,04 %)    (  6,35 %)

Dupont-A :             105 (  3,66 %)    (  3,65 %)    (  4,73 %)

Lassalle :                   73 (  2,55 %)    (  1,74 %)    (  1,21 %)

Poutou :                    34 (  1,19 %)    (  1,14 %)    (  1,10 %)

Asselineau :              23 (  0,80 %)    (  0,86 %)    (  0,92 %)

Arthaud :                  21 (  0,73 %)    (  0,55 %)    (  0,65 %)

Cheminade :               8 (  0,28 %)    (  0,17 %)    (  0,18 %)

 

Le nombre des inscrits à Banyuls a encore diminué depuis les dernières élections présidentielles de 2012 : soit – 67. Les abstentions ont été légèrement supérieures de + 1,89. Et de ce fait un nombre de bulletins exprimés légèrement inférieurs à 2012 – 2,53. Les bulletins blancs et nuls  étant du même ordre et généralement peu important lors des premiers tours (2,31 versus 2,81).

Contrairement à 2012, le Front National arrive en tête progressant de + 96 voix (+ 4,23 %). Notons cependant qu’il avait atteint jusqu’à 772 voix lors des élections en 2015, un record (curieusement, si l’on cumule les voix de M. Le Pen et de N. Dupont-Aignan on obtient 769 voix)

Mélenchon arrive en seconde position, progressant assez fortement par rapport à 2012 de + 208 voix (+ 7,89 %).

Par contraste Hamon (PS) s’effondre littéralement comparativement au score obtenu par Hollande en 2012

avec un recul de – 673 voix ! (- 22,15 %).

Fillon résiste mieux dans la toumente par rapport au score réalisé par Sarkosy en 2012 : - 202 voix (- 5,93 %).

Dupont-Aignan a cette fois doublé ses voix (51 versus 105) soit passant de 1,70 % à 3,66 %).

Si N. Arthaud  retrouve exactement le même nombre de voix qu’en 2012 (ce qui prouve la bonne santé de son électorat), il n’en est pas de même pour P. Poutou qui a perdu 8 électeurs (8)

Globalement, la gauche et le centre (Mélenchon + Macron + Hamon) totalise 1371 voix, alors qu’en 2012 on obtenait 1311, d’où un très léger accroissement (+ 61). A droite on obtient 1368 versus 1399 en 2012, soit inversement une très légère diminution (- 31). D’où une certaine stabilité du positionnement politique de la commune confirmé par les résultats antérieurs lors des élections municipales (11). On observe, malgré des changements démographiques, une certaine constante vers une légère majorité de centre-gauche et que les personnalités locales antagonistes impriment une forme d’alternance en mairie.

 

Si l’on compare les résultats de Banyuls avec ceux des trois communes de la côte Vermeille (Cerbère, Port-Vendres et Collioure) on obtient les résultats suivants par rapport aux suffrages , exprimés : M. Le Pen (28,30 %), F. Fillon (20,67 %), E. Macron (19,17 %, J.-L. Mélenchon (18,79 %), B. Hamon (5,24 %), N. Dupont-Aignan (3,19 %), J. Lassalle (2,24 %), P. Poutou (1,14 %), F. Asselineau (0,81 %), N. Arthaud (0,36 %) et J. Cheminade (0,07 %). Au total, les scores obtenus par les différents candidats sont très comparables entre Banyuls et ceux des communes avoisinantes.

Notons que pour les quatre candidats arrivés largement en tête, on obtient en pourcentage des bulletins exprimés : pour Cerbère, Le Pen  (33,03 %), Mélenchon (24,44 %), Macron (17,97 %) et Fillon (10,70 %) ; pour Port-Vendres, Le Pen (34,55 %), Mélenchon (18,65 %), Fillon (18,18 %), Macron (16,28 %) ; pour Collioure, Fillon (27,80 %), Macron (23,29 %), Le Pen (18,55 %), Mélenchon (16,69 %). Comme souvent, Collioure  se distingue très sensiblement des autres communes de la côte.

L’ordre de préséance est conforme à celui estimé dans les sondages depuis un mois et de plus en plus précis au fur et à mesure que l’on se rapprochait de l’échéance électorale. Ainsi Macron devance légèrement M. Le Pen de 2,43  sur le plan national contrairement à Banyuls où l’on observe l’inverse  (- 2,44). Mélenchon et Fillon apparaissent bien quasiment en  troisième position  aussi bien à Banyuls que sur le plan national, Mélenchon étant devant Fillon à Banyuls (+ 1,47) mais l’inverse nationalement (- 0,32).

Comme également annoncé et prévisible, Hamon fait un score comparable à celui des ‘’petits candidats’’, faisant légèrement mieux que Dupont-Aignan qui ne dispose pas, comme le premier, d’un grand parti politique historique qui s’est totalement dispersé dpuis la réussite de son candidat lors des primaires.

Six candidats étaient déjà présent lors de la précédente élection présidentielle en 2012 : M. Le Pen (24,23 %), Mélenchon  (12,77 %), Dupont-Aignan (1,38 %), Poutou (1,24 %), Arthaud (0,51 % et Cheminade (0,22 %).

Les scores obtenus à l’échelle du département montrent la forte progression de M. Le Pen (+ 5,82) et de Mélenchon (+ 8,37), par contre si Hollande avait obtenu en 2012, 25,96 % comme candidat du PS, Hamon  avec 5,04 % perd – 20,92 ; Fillon candidat UMP-UDI avec 17,19 % perd par rapport à Sarkozy en 2012  (25,31 %) soit - 8,12. Seul  parmi les ‘’petits candidats’’ Dupont Aignan a légèrement progressé de + 2,27.

Trois candidats de la droite souverainiste font au total 4,78 % et les deux candidats d’extrème-gauche 1,69 %.

Les résultats dans les 226 communes du département montrent que la première position  est celle de Marine Le Pen (115 communes dont 5 à égalité), suivi par Mélenchon (88 communes dont 7 à égalité), Fillon (17 communes dont 3 à égalité), enfin Macron (13 communes dont 1 à égalité). Notons que Hamon, théoriquement soutenu par un Conseil général à majorité PS n’arrive en tête dans aucune commune.

Dans la nouvelle région d’Occitanie, associant pour la première fois deux ex-régions administratives, comprenant 13 départements, Marine Le Pen  arrive en tête dans 6 d’entre eux  avec 22,98 % des S.Ex. (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Tarn, Tarn-et-Garonne), suivi par E. Macron avec 22,32 % S.Ex. dans 5 départements (Haute-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Lot, Aveyron) ; Mélenchon  aec un total de 22,14 % au total régional, n’arrive en tête qu’en Ariège, tandis que Fillon avec 17,07 % n’est en tête qu’en Lozère, tandis que B. Hamon avec 6,53 % disparaît  des anciens bastions socialistes comme le furent des villes comme Carcassonne où Hollande (PS) avait obtenu 31,66 % en 2012  et Hamon 6,92 % !, ou Narbonne où Hollande avait obtenu 28,95 % en 2012 et Hamon 6,32 % à cette élection. Manifestement, cet effondrement du PS s’est réalisé au profit de Mélenchon  et de Macron.

Les succès de Marine Le Pen sont principalement  dans les zones rurales, les petites villes et, comme habituellement, sur le littoral méditerranéen où elle dépasse 39 % au Barcarès.

 

L’entre-deux-tours :

Conformément aux sondages (1) les deux candidats placés en tête  sont qualifiés pour le second tour, ce qui ne constitue pas une surprise pour diverses raisons : la désaffection des deux principales forces politiques, à savoir l’UMP et le Parti Socialiste, par l’incapacité des résultats suite aux deux précédentes présidentielles : celles de Sarkozy (2007-2012) puis Hollande (2012-2017) d’une part, et d’autre part les efforts de Marine Le Pen de rompre avec une certaine image historique que traîne le FN depuis son origine et des propos outranciers, et volontairement provocateurs, de son chef Jean-Marie Le Pen (récemment exclu de la formation qu’il a présidé et représenté depuis  plus de  quarante ans) ( Les positions souverainistes, très identitaires et burocrato-bruxelloises comme des formulations très proches de celles exprimées par la gauche jouent en faveur d’une progression électorale qui s’affirme élection après élection (voir les Régionales de 2015). La désindustrialisation du Nord-Est de la France, les délocalisations d’entreprises en Europe de l’Est en particulier, la concurrence libre mais largement faussée  dans le cadre de l’Union Européenne ont largement détourné le monde des ouvriers/salariés  des votes de gauche vers l’extrème-droite (ce qui est une constante historique, d’autant plus que les gauches sont divisées).

La surprise vient du résultat obtenu par E. Macron, encore inconnu il y a trois ans avant d’être propulsé Ministre de l’industrie de Hollande après avoir été son conseiller à l’Elysée dans le domaine économique. Certes subliminalement , les deux partis au pouvoir depuis les débuts de la Vème république, étaient mis en question par leur mode de fonctionnement et un clivage gauche-droite  improductif en terme de chômage et des dettes publiques mal maîtrisées. Qui est derrière ce candidat qui bénéficie tout à la fois de l’impossibilité pour le président sortant de se représenter (la courbe du chômage n’ayant pu être enrayé (condition sine qua non de la déclaration initiale de Hollande à un second mandat) et du maintien catastrophique de F. Fillon à poursuivre la compétition (ou comment une élection imperdable avant les primaires de la droite UMP-UDI, dont tout désignait Alain Juppé comme le grand vainqueur, s’est terminée en eau de boudin).

Ainsi, le score de Fillon est resté stable sans progression proche des 20 % , comme celui de Mélenchon qui a fait une progression spectaculaire au détriment évident de Hamon (le cul entre deux chaises ce qui, on en conviendra, est toujours fort inconfortable), mais prévisible.

Les ralliements ne se sont pas fait attendre, sans surprise pour Marine Le Pen qui  négocie avec Dupont-Aignan un accord de gouvernement (avant de se concerter sur les circonscriptions) (5).

Dans le cas de Macron, comme son projet est d’associer gauche et droite (puisqu’il se déclare de gauche et de droite) on est tout de même un peu surpris de voir les soutiens allant  de Robert Hue (ancien Secrétaire Général du PCF,  à Alain Madelin, ancien ministre de Chirac, viré pour son ultralibéralisme !). Notons J. Attali (sans doute l’un de ses plus proches conseiller, après avoir été celui de Mitterrand), Cohn-Bendit, mais surtout Bayrou (Président du Modem) avec lequel un accord est intervenu dans l’octroi de circonscriptions, bien–sûr sous lle label présidentiel de En Marche ! (seul label autorisé quelle que soit l’appartenance politique antérieure du candidat). Après un début de second tour de Macron considéré comme un peu ‘’mou’’, et parfois critiqué sottement par certains comme le fait de fêter l’incontestable victoire dans la brasserie de la Rotonde, une visite dans le sinistre site de Oradour-sur-Glane, puis fleurir le monument du génocide arménien.

A Valenciennes, l’usine Whirepool en voie de délocalisation en Pologne, alors que  Macron s’entretient avec l’intersyndicale, M. Le Pen dialogue avec le piquet de grève allant jusqu’à évoquer une forme de nationalisation. Notons que des pourpalers de repreneurs est en cours.

Le premier moments fort seront  les meetings du 1er Mai (jour de la fête internationale du travail) de M. Le Pen à Villepinte (Seine-Saint-Denis) (7) où seront concentrés les attaques contre Macron : << le visage de l’homme de la finance>> (dénoncé par Hollande lors de son ‘’inoubliable’’ discours du Bourget en 2012, et qui lui avait apporté le soutien des diverses gauches, politiques et syndicales), et celle de Macron à La Vilette, qui sera une réponse et une dénonciation sans équivoque de M. Le Pen et du Front National, mais peu de main tendu à l’électorat de Mélenchon notamment concernant la loi du travail (6). Notons que si M. Le Pen , est accompagné par N. Dupont-Aignan (comme son futur premier ministre) (9), et a reçu le soutien de Marie-France Garaud (caution d’une gaulliste et chiraquienne historique), et le silence de Henri Guaino (ancien conseiller de Sarkosy et gaulliste social), côté Macron on  a assisté à un éloge de Ségolène Royal (présente au premier rang, au côté de Brigitte Macron et de Le Drian), et le soutien (et plus encore si utile), du retiré de la politique Jean-Louis Borloo (ancien ministre de Sarkosy) (2).

Le 1er mai, les défilés des syndicats n’ont pas été unifiés CFDT d’un côté et GGT et FO de l’autre, mais n’ayant aucune comparaison avec le front unique de plusieurs millions de personnes lors de la confrontation Chirac - J.-M. Lepen (père) en 2002. Si la CGT appelle clairement à voter Macron, Mélenchon demeure muet (dans l’attente du vote des insoumis).

Ainsi la notion de Front républicain et les ressentiments lors de l’élection de Chirac sont loin d’être oubliés à gauche, comme pour la droite, l’échec de Fillon, et de l’alternance tant souhaitée, sont difficile à digérer. (3)

Le big-bang effectué par Macron (réminiscence d’un célèbre propos tenu par le regretté Michel Rocard) aura provoqué l’implosion des deux grands partis qui ont conduit la France depuis les débuts de la Vème République, et qui auront sans doute du mal à se reconstituer lors des prochaines législatives de Juin.

Le débat du mercredi 3 mai entre Macron et Le Pen à oublier le plus vite possible (10). Marine Le Pen serre Macron à la culotte (foobalistiquement parlant) tentant de se présenter comme la candidate du peuple contre le candidat des banques, du mondialisme, du communautarisme, draguant les électeurs et de Fillon et de Mélenchon. Les divers ralliements et appels à voter Macron venant autant de la droite républicaine que de la gauche, sans parler des offres de service d’un B. Le Maire que d’un J.-L Borloo, ne laisse subsister aucune chance à un changement annoncé par les sondages (60 vs 40 %, voire 64 vs 38 %) en faveur de Macron.

 

Résultats du 2ème tour (7 mai 2017) :

                            Banyuls                         Département                National

Inscrits :               3630

Abstentions :         770 (21,21 %)      (24,93%)         (25,38 %)

Votants :              2860 (78,79 %)      (75,07 %)     (74,62 %) 

Blancs & Nuls :   413 (14,44 %/V)     (13,28 %/V)   (11,49 %/V)

S. Exprimés :        2447 (67,41 %)      (65,10 %)        (63,13 %)

Macron :              1486 (60,73 %)      (52,88 %)        (66,06 %)

M. Le Pen :   961 (39,27 %)      (47,12 %)        (33,94 %)

 

A Banyuls, Macron arrive en tête, accroissant son nombre de voix de + 892. Un report logique de voix (selon les appels à faire barrage au FN) aurait dû être de + 1345, soit 453 voix en moins.

Les abstentionnistes ont très légèrement augmenté (+ 89), par contre les votes blancs et nuls.

Avec Banyuls, seul Collioure place Macron en tête avec 65,57 % contre 34,43 à M. Le Pen, tandis que Port-Vendres place M. Le Pen en tête  avec 52,58 % contre 47,42 % à Macron, et avec quelque surprise à  Cerbère où M. Le Pen arrive de peu avec 50,16 % devant Macron 49,84 %.

 

Dans le département , arrivé en tête  au premier tour, M. Le Pen accuse un retard  de plus de 13000 voix par rapport à E. Macron qui a bénéficié d’un bon report des voix  de Mélenchon, arrivé second le 23 avril. La candidate du FN double en nombre de voix le score de son père en 2002, preuve d’un enracinement durable dans les communes du littoral, où elle dépasse les 55 %. Les deux sous-préfectures, Prades et Céret, ont voté à plus de 60 % pour Macron, et à Perpignan Macron a obtenu 59,71 % contre 40,29 % à M. Le Pen  (18).

Sur les 226 communes du département, Macron est en tête dans 146 communes, M. Le Pen dans 62, et dans 18 communes les scores sont quasi à égalité. On observe une inversion complète de la situation du 1er tour, traduisant que l’appel à faire barrage au FN a effectivement correctement fonctionné de la part de la gauche, mais révèle la résistance du FN, principalement dans de petites communes. Ce bon résultat en faveur de Macron ne préjuge pas de possibles victoires pour ses candidats dans les 4 circonscriptions des Pyrénées-Orientales, chacun des partis institutionnels disposant eux, d’une réelle base militante, de maires et d’élus locaux.

 

        

Annexes :

Participation électorale à Banyuls en fonction des heures :

         1er tour                2ème tour

 

09h : 10,22 %                  9,12 %

10h : 20,57 %                20,06 %

11h : 31,89 %                33,29 %

12h : 44,20 %                44,38 %

13h : 56,92 %                52,04 %

14h : 60,78 %                57,58 %

15h : 64,89 %                61,90 %

16h : 68,99 %                67,36 %

17h : 72,96 %                71,90 %

18h : 76,98 %                75,81 %

19h : 81,24 %                78,79 %

 

(1) : Le 7-12 février les sondages donnaient pour les électeurs certaines d’aller voter et exprimant une intention de vote :  Le Pen à 36 %, Macron 23 %, Fillon 18,5 %, Hamon 14,5 %, Mélenchon 12 % et Dupont-Aignan 3 %.

Les 12-13 avril les scores étaient de 22 % à égalité entre Le Pen et Macron, Fillon et Mélenchon  presque à égalité avec 20% , Hamon avec 7,5 % et Dupont-Aignan  3,5 %.

Le 16 avril, soit à J-7, les scores sont de 23 % pour Macron, 22 % pour Marine Le Pen, 20 % pour Fillon et 20 % pour Mélenchon et 7,5 % pour Hamon.

Sur l’utilité des sondages et en réponse aux esprits chagrins qui les critiques on se référera avec intérêt au livre de Brice Teinturier ‘’Plus rien à faire. Plus rien à foutre’’, édit. Robert Laffont, 2017, pp.73-89 et 153-159.

 

(2) :  Voir ‘’Le J.D.D du 30 avril 2017, n°3668 et entretien sur France-Inter le 2 mai  (tranche de 7-9).

 

(3) Anne Roumanoff résume le principe d’incertitude de nombreux électeurs dans une fable intitulée << La brebis et l’agneau >> (Le Journal du Dimanche, 30 avril, 2017) :

« Le troupeau réclamait du changement,

les moutons disaient : <<on voit toujours les mêmes ! Il faut changer de système !>>

Les représentants du passé, le taciturne hibou Fillon, l’oiseau rêveur Hamon

et Mélenchon le bouledogue revolté, furent renvoyés dans leurs prés carrés.

Les moutons eurent alors le choix entre une brebis et un agneau.

Enfin plus exactement entre une louve déguisée en brebis

Et un renard qui se faisait passer pour un agneau gentil.

La louve, fille d’un loup borgne qui avait échoué à devenir roi,

s’était travestie en brebis pour attirer les électeurs.

Elle murmurait aux moutons : <<N’ayez pas peur,

Ne croyez pas ce que disent de moi ces minables canards,

Je suis la candidate de tous ceux qui en ont marre.

Je suis patriote ! je ne suis pas raciste,

Je vous protègerai des islamistes.

Je ne suis pas contre la démocratie puisue je fais plein de selfies>>

Beaucoup de moutons séduits regardaient la brebis avc sympathie.

<<Au point où on en est, on verra bien ce que ça donnera>>

La brebis habilement s’allia avec un furet qui , par le pouvoir alléché décida de renier ses convictions pour satisfaire ses ambitions.

Ce curieux attelage de la louve déguisée en brebis et du furet gnangnan qui avait trahi espérait réduire l’agneau en boullie.

L’agneau était beau, il souriait souvent et semblait tout  à fait charmant.

Pourtant l’agneau aux longues dents n’était en rien , un innocent.

C’était un renard rusé vraiment très intelligent,

Qui surfait avec habileté sur l’air du temps.

Songez qu’il avait réussi, en moins d’un an,

A faire renoncer le président sortant,à anéantir ses concurrents

et à entraîner dans son élan des millions de partisans.

Plus que des convictions bien ancrées,

l ‘agneau avait une séduction très développée.

Son credo, partout martelé ?

Le renouveau, la modernité, le rajeunissement, le changement.

L’agneau semblait parfois fragile pourtant

Ainsi quand il s’emportait, il se mettait à bêler,

et l’on s’apercevait qu’il n’avait pas encore mué.

On se demandait alors si le biquet avait l’étoffe d’un bélier

ou si c’était juste un agneau de lait trop vite poussé.

Gonflé de son importance, l’agneau se refusa a toute alliance,

mais aller seul à un tel combat, n’était-ce pas une forme d’arrogance ?

Des millions de moutons, désabusés par cette situation refusaient de choisir entre les deux animaux.

Chacun développait son argumentation :

- Mon vote  ne changera rien, la brebis ne sera jamis élue de toute façon !

- L’agneau n’est pas assez gauche pour moi )

- Le lundi est férié, je ne serai pas là.

C’est une lourde responsabilité que de choisir de ne pas se prononcer.

Cinq ans pourtant, ça peut être long… très long.

Pensez-y bien monsieur Mélenchon.

En attendant, huit jours avant les élections,

nul ne sait encore qui de cette farce sera le dindon.

 

(4) encore récemment par des propos homophobes abjects, lors des obsèques solenelles d’un policier assassiné sur les Champs-Elysées par un djihadiste

 

(5) Circonscriptions destinées à des candidats de ‘’Debout la France’’, le parti dont Dupont-Aignan est président. Notons qu’il a réalisé 1.7 million de voix. Son entente avec le FN est un pas de plus vers une forme de banalisation du (nouveau ? dédiabolisé) FN.

 

(6) D’où le silence du leader des ‘insoumis’ qui précise qu’il ne votera pas pour M. Le Pen et communiquera le résultat du vote des insoumis (240.000). Ce qui donnera  grossièrement 1/3 pour l’abstention, 1/3 de nuls ou blancs et 1/3 pour Macron.  Peut-être quelques rares votes pour M. Le Pen selon le débat  du mercredi 3 mai retransmis sur TF1 et Antenne 2.

 

(7) Dans son discours un plagiat et un clin d’œil d’une belle péroraison de Fillon au Puy-en-Velay, un appel déguisé aux électeurs de Fillon, comme Marine le pratique dans l’usage de  mots en direction des électeurs de Mélenchon.

 

(8) mais qui restera célèbre par sa réponse à Marine Le Pen, au sujet du refus de celle-ci de répondre à une convocation de la justice, précisant qu’il n’existe pas d’immunité ouvrière contrairement au parlementaire (en l’occurrence européen) qui en bénéficie.

 

(9) Avec moins de 5%, Dupont-Aignan ne sera qu’en partie remboursé de ses frais de campagne.  L’accord avec le FN,  prévoit pour les législatives une cinquantaine de circonscriptions négociées en faveur de candidats de ‘Debout la France’, dont celle de Dupont-Aignan (député et maire de Yerres dans l’Essonne). L’avantage pour son microparti sera de continuer de percevoir le financement public dévolu aux partis. Cela nécessite pour une formation politique de présenter au moins 50 candidats, qui devront chacun recueillir plus de 1% des voix.. A cette première source financière s’en ajoute une autre car chaque année, un parlementaire rattaché à un parti rapporte 37.743 euros par an  audit parti. [données tiré du ‘’Canard enchaîné’’ du 3 mai)

 

(10) dont le résultat sera quasi nul, M. Le Pen ayant confondu meeting devant ses fans et débat, transformant d’entrée Macron en putching-ball, évitant ainsi à celui-ci par ses répliques pugilistiques de développer sur le fond la mise en œuvre de son programme (dommage). Le bilan immédiat tiré par les spectateurs à l’issue de cette consternante prestation  demeure très largement en faveur de Macron (60 versus 40 % pour Marine).

Le problème de l’abandon de l’euro et de ses conséquences économiques,  ont  été exposés de manière confuses.

Débat qui ne laissera guère de trace et pas à la hauteur des enjeux. Tout laisse supposer que Marine  a donné des points supplémentaires à son adversaire (de 2 à 3 %), et de ce fait  n’atteindra pas les 40 %. Une presse étrangère tout aussi désappointée.  [Voir dans ‘Le Magazine du Monde’ n°304 du 15-17 juillet 2017 : Et Marine Le Pen sombra en direct.]

Pour contrer la visite de Macron sur le site d’ Oradour-sur-Glane (10 juin 1944) et vice vers, Marine Le Pen évoquera la Rafle du Vél’ d’Hiv à Paris (16-17 juillet 1942) déniant la responsabilité du peuple français lors de l’arrestation de nombreux juifs d’origine allemande et d’Europe centrale, réfugiés en France, remis aux autorités allemandes [conformément à l’article 19 de la Convention d’Armistice (22 juin 1940)  et des Conventions de La Haye (1899 et 1907, article 52 de la Section III) établissant les devoirs de la puissance occupante et ceux de la puissance occupée (Règlement concernant les coutumes de la guerre sur terre)]. Notons que la position de Marine Le Pen suit celle du Général de Gaulle (18 juin 1940) de ne pas reconnaître l’Armistice (signé par le gouvernement de Bordeaux pour mettre fin à la débâcle totale de l’armée française et d’un exode, sans précédent, des populations civiles du nord et de l’est de la France). Armistice accepté avec soulagement par l’ensemble des 44 millions de citoyens, d’où la confiance envers le Maréchal Pétain, et le mythe de la zone libre, qui perdurera du moins un certain temps  [N. de l’A : ‘’souvenir d’une époque sinistre de notre histoire]. L’ouvrage de M.R. Marrus et R.O. Paxton (Vichy et les juifs, 1981 et 2015) retrace les origines de l’antisémitisme en France et l’enchaînement des conséquences qui s’en suivirent, de la rafle du Vél’ d’Hiv jusqu’à l’été 1944. D’après cette lecture, c’est tout juste, s’il a existé une pression nazie sur le gouvernement de syndic de faillite que fut Vichy (bien que les lois portant statut des juifs des 3 et 7 octobre 1940 relèvent du seul gouvernement  Pétain  en France  métropolitaine et en Algérie, cf. D. Rémy, 1992,  Edit. Romillat), mais pour ceux qui l’ont vécu concrètement, il en en a été tout autrement, et le souvenir en est encore vivace).  << Les positions chiraco-hollandienne, et maintenant macronienne d’une France responsable, sont contestables, comme si  le peuple français pouvait être responsable de la révocation de l’Edit de Nantes, des Accords de Munich >>, j’ajouterais, de la guerre d’Indochine ou du maintien de l’ordre, sinon d’un ancien ordre maintenu en Algérie, faute pour les ‘’dirigeants ‘’ d’avoir anticipé l’enchaînement des causes et des conséquences. (Voir le texte de P. Thibaud, paru dans ‘Le Figaro’ du 19 juillet 2017).

 

(11) Notons que Jean-Michel Solé (LR), en européen convaincu, votera Macron (‘L’Indépendant’ du 3 mai), contrairement à Jean-Pierre Romero (LR), maire de Port-Vendres, qui ne se prononce pas, Mme J. Irlès (LR), ancienne députée de notre circonscription, se refuse à donner toute consigne de vote.

Pour le PCF (local comme national) il n’y a pas à tergiverser, mais en appelle à voter Macron compte tenu des risques que feraient courir Marine Le Pen à la démocratie si elle devenait chef de l’Etat et chef des armées, disposant de pouvoirs régaliens considérables. Cela n’implique pas cependant un désaccord profond avec le programme ultralibéral de Macron et qui sera combattu lors de la campagne législative, sans accord de candidatures communes avec ‘France insoumise’ de Mélenchon, d’où le risque de n’avoir aucun des deux candidats ayant totalisés unis, l’excellent score dans la circonscription comme dans le département.

 

(12) Alors que bien des sondages antérieurs donnaient A. Juppé vainqueur à ces présidentielles quels que soient les candidats, et généralement, Marine Le Pen étant estimé  toujours qualifiée pour le second tour (cf in L. Neumann, 2017, pp.147-148). Il est à noter que la participation  de cette primaire ouverte aux militants et sympathisants (obligation de signer un texte de soutien des principes de bases de la droite)  est considérée comme forte avec plus de 4 millions de votants. La surprise (relative) vient de l’élimination de N. Sarkozy et de la seconde place de A. Juppé, comme de la mauvaise place de B. Le Maire. Les programmes (cf. : ‘Le Monde’ du 19/11/2016) montrent une graduation (en économie comme sociétale)  de celui le plus centre-droit (Juppé) au plus rigoriste (Fillon), ce dernier étant très soutenu par la fraction catholique traditionaliste lors de la manifestation ‘’d’anti-mariage pour tous’’ et l’association ‘Sens commun’ représenté par J.-F. Poisson. A Banyuls sur 412 votants et exprimés , le nombre de voix obtenu :  Filon  167, Sarkozy 147, Juppé 73, Poisson 10, Le Maire 8, Kosciusko-M 6, Copé 1.

Dans le département Fillon est en tête avec 39,9% devant Sarkozy 31,9 %. Le deuxième tour des primaires s’avère déjà joué, Sarkozy appelant à voter pou Fillon. La droite conservatrice et moraliste  l’emporte sur la droite bonapartiste et identitaire.

 

(13) dont la distinction n’a aucun sens de la part de l’électeur qui choisit indistinctement l’une ou l’autre forme de bulletin.

 

(14) En fait le huitième nominalement puisque deux présidents (Mitterrand et Chirac) ont effectué 2 mandats.

 

(15) ouvrage de deux journalistes : G. Davet et F. Lhomme, 2016, <<Un président ne devrait pas dire ça…>> (Edit. Stock). Cf. ‘’Le Monde’’ des 28-29/8/2016 ; ‘’Le Point’’ 18 /8/2016, n°2293 : L’aveu ; ‘’Le Canard enchaîné du 19/10/2016 : Ses bavardages maladroits plombent sa candidature. Ces révélations lui seront particulièrement reprochées par Manuel Valls, et seront entre autres mises au passif du président.

 

(16) << un hologramme >> et aussi : << derrière E. Macron, de grands intérêts financiers incompatibles avec l’impartialité exigée par fonction politique >> disait F. Bayrou ; << le candidat des médias >> disait A. Montebourg ; << il surfe sur du vent, une sorte de mode >> et << c’est  le candidat des banques >> disait Marine Le Pen ; << le candidat de l’Europe >> proclamait F. Philippot ; << Macron, c’est Perrette et le pot au lait : il veut tout, la gauche, le centre, les ouvriers, les artistes, les entrepreneurs… il n’est pas interdit de rêver. Mais souvent, qui trop embrasse mal étreint >> disait F. Kalfon (PS) ; << les français ne confieront pas leur destin à quelqu’un  qui n’a aucune expérience >> et << c’est l’héritier de Hollande >>  disait F. Fillon pour se rassurer ; << l’incarnation de l’élite mondialisée >> de L. Wauquiez ; << l’apprenti de F. Hollande qui vient de trahir son maître >> d’après N. Dupont-Aignan ; << le candidat de ceux qui ont intérêt à faire exploser la gauche >> pour M. Fekl ;  << C’était oublier que deux tiers des Français rejettent les partis traditionnels. << E. Macron est le candidat sans projet car c’est le candidat sans convictions : il change de discours suivant l’auditoire >> et << Macron, c’est le problème de la gauche et de Hollande, pas le nôtre. Il est coproducteur de la politique économique du gouvernement. C’est la seule chose que nous devons marteler >>  d’après B. Le Maire. << Comment peut-on voter la confiance à ce gouvernement avec Macron sans se renier ? >> de M. Darmanin. N’en jetez plus, la cour est pleine !, et comment ne pas comprendre les citoyens qui boudent les urnes. Naturellement, B. Le Maire, M. Darmanin, et F. Bayrou, seront du premier gouvernement ! Comme le dirait le regretté Edgard Faure, en zézaiement légèrement, << ce n’est pas la girouette qui tourne mais le vent >>, ainsi avec ce précepte, poursuivit-il une longue carrière politique sous deux républiques (IV ème et V ème). Au total des propos : << traître >> pour la gauche, << incompétent >> pour la droite.

 

(17) F. Fressoz analyse les deux primaires de droite et de gauche dans sa chronique  (‘Le Monde’’ du 31/1/2017). Elle souligne la réussite incontestable de ce mode de désignation des candidats aussi bien à droite avec Fillon qu’à gauche avec Hamon (La Belle Alliance populaire), mais aussi le même type de fragilité des difficultés à rassembler toute leur famille politique, du fait de leur programme plus à droite et à gauche que celui des autres candidats. Menacés de la même façon par la percée dans les sondages par un troisième larron, E. Macron, fondateur du mouvement En marche ! Ce dernier a fait le pari que les deux grands partis de gouvernement (Les Républicains et le Parti socialiste) sont atteint d’impuissance et le discrédit (reflétés par l ‘accroissement des abstentions lors des élections passées). Ainsi, non seulement l’électorat d’une primaire n’a rien à voir avec celui de la présidentielle, mais devient un handicap, favorisant  le candidat le plus proche des militants radicaux des deux formations. D’où les succès de Fillon et de Hamon, sans qu’il soit besoin d’envisager quelque complotisme comme l’expose M. Onfray (La Cour des miracles, carnets de campagne, pp. 347-361 édit. L’Observatoire, 2017) et affabulation d’après L. Neumann (Les dessous de la campagne 2017, édit. Calmann Levy, pp.99-101).   Tout laisse croire que ce mode de désignation du candidat est peut être le dernier avant longtemps.

 

(18) Notons qu’au 1er tour à Perpignan : Le Pen 25,86 %, Mélenchon 22,72 %, Macron 19,72 %, Fillon 19,13 %, Hamon 5,65 %, Dupont-Aignan 3,03 % , Lassalle 1,23 %, Asselineau 1,01 %, Poutou 0,94 % , Arthaud 0,51 %, Cheminade 0,20 %.  

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