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Histoire électorale de Banyuls sur mer
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Claude Razouls-1

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27 août 2017

52 - Municipales du 12 mars 1989

52 - Municipales du 12 mars 1989

 

L'entrée dans le gouvernement de M. ROCARD de ministres ayant appartenu à l'UDF, ainsi qu'à la société dite civile, est considérée comme une mini-ouverture politique. Les centristes (CDS) auraient souhaité négocier un véritable programme de législature, mais demeurent, à défaut,  dans une opposition non systématique.

Le PCF critique cette ouverture, et n'estime pas faire partie de la majorité présidentielle. Leur soutien aux projets gouvernementaux se fera cas par cas.

Le PS ne disposant pas à lui seul de majorité parlementaire, les projets gouvernementaux seront soutenus alternativement, ou conjointement, par le PCF et le CDS. 

En octobre les infirmières des hôpitaux publics forment des comités de coordination qui débordent largement les syndicats. Outre une revalorisation des salaires, les problèmes statutaires sont envisagés notamment vis-à-vis des autres pays de la CEE. La grève qui dure un mois recueille la sympathie du public, celle de l'opposition de droite, et la compréhension de . . . MITTERRAND.

En décembre la grève des transports publics à Paris (moins populaire) oppose la CGT au gouvernement.

Une motion de censure déposée par le RPR n'est  signée ni par le PCF ni par les centristes.

Le 12 janvier, un accord électoral est conclu à gauche (non sans restriction mentale) pour les municipales. Le PS considère que les listes doivent intégrer les centristes qui se sont ralliés à la majorité présidentielle et que l'on doit tenir compte du nouveau rapport de force découlant des élections de 1988. Pour le PCF c'est la référence à 1983 qui prime, et non la notion de majorité présidentielle à laquelle il n'appartient pas.

La constitution des listes est pour le moins laborieuse (mais la survie impose quelques sacrifices). Diverses "bavures" apparaîtront aussi bien à gauche (cas R. VIGOUROUX à Marseille) qu'à droite (cas M. NOIR à Lyon), comme au Mans et à Orly où les maires sont exclus du PCF.

Deux "affaires" d'inégale gravité éclatent. L'une concerne le rachat par la société Péchiney d'une société américaine (American Can) donnant lieu à un délit d'initié (spéculation boursière à partir d'indiscrétions sur des augmentations d'actions: actions "triangles"). La fuite provenait de l'entourage de MITTERRAND. L'autre concerne la Société Générale et le rôle de la Caisse des dépôts afin de briser le monopole exercé au sein de la société par des hommes mis en place sous le gouvernement CHIRAC par son ministre des finances BALLADUR.

Deux salaires étonneront les non-initiés: ceux de C. OCKRENT (à Antenne 2, chaîne nationale et non privatisée), et du chef d'orchestre du nouvel Opéra populaire de la Bastille qui démissionne, estimant son salaire annuel de 7 millions de francs (nouveaux naturellement) insuffisant.

La pré-campagne à Banyuls :

A l'Hôtel de ville, Jean RÈDE, à l'occasion des vœux et de l'inauguration d'une exposition (Rétrospective de l'évolution de la commune de 1945 à nos jours), retrace l'action du conseil municipal durant son mandat. Un hommage particulier sera rendu à Dina VIERNY, légataire des œuvres du grand sculpteur Aristide MAILLOL (1).

Les réalisations sont impressionnantes et sans augmentations des impôts locaux et de la taxe professionnelle, grâce à l'action du conseiller général qu'est le maire (Bulletins municipaux n° 9 et 10).

Certains s'inquiètent cependant de l'endettement de la commune à plus long terme, de la multiplication des constructions, de l'intervention du maire dans la gestion du centre Héliomarin (la démission de P. BAILLE, 1er adjoint est dans les mémoires).

Une liste de large ouverture cherche à se constituer sous les auspices de F. SURÉDA (PS) et M. LESCASTREYRE (sans étiquette, chef d'une entreprise agroalimentaire à Bages). Mais faute d'une entente sur la tête de liste et la répartition du nombre de colistiers, ce dernier se retire.

Dans ces conditions y aura-t-il une troisième liste? Paul GARIDOU malgré ses critiques n'apporte pas de réponse dans un bulletin (n°5- "Et Banyuls refleurira") . Le scrutin de liste oblige de trouver 27 volontaires . . . ou  kamikazes !

Une liste féminine tente de se constituer, et recueille très rapidement la moitié des signatures requises, le titre en sera "la FAM" (liste féminine d'action municipale), mais sa tête de liste renoncera sous l'amicale pression de l'un des têtes de liste. Notons que l'idée est dans l'air du temps puisque cinq listes de ce type se maintiendront en métropole.

La liste SURÉDA comprendra des socialistes, quelques communistes, et presque autant de sans-étiquette mais de tendance de gauche.

 

L'argumentaire de la campagne au fond, et en simplifiant à l'extrême, ne peut porter que sur la poursuite de réalisations (bâtir et accueillir en vue du grand marché européen de 1992, s'ouvrir à la compétition), ou croître avec mesure  afin de protéger le tissu social existant et le contribuable. Limiter les constructions dans Banyuls même, compte tenu de l'infrastructure routière et de l'état sanitaire de la plage. Enfin certains dénoncent un certain arbitraire ("Grain de sable" n°6, Septembre 1988; "Le Midi libre" du 22 janvier 1989: article de P. BOUSQUET, conseiller de RÈDE, qui a  démissionné).

Dans le microcosme politique local, on entend des propos peu amènes de la part de responsables du PR, et d'autres.

Les réunions  publiques et les professions de foi devraient répondre à un certain nombre d'interrogations.

 

Prospective :

Peut-on se risquer à une simulation de vote, exercice périlleux à un mois et demi du vote? A la déduction froide des chiffres tirés des données antérieures, s'opposent des éléments nouveaux et nécessaires pour fonder l'appréciation la plus juste:

- les personnes allochtones de plus en plus nombreuses (comme le révèle les courbes démographiques et des inscrits).

- l'apparition des jeunes électeurs de la 2 ème génération (post-1968) plus libres de leur choix que les générations précédentes.

- les modifications du POS (plan d'occupation des sols), et les achats de terrains en vue de lotissements. Les permis de construire ou de modifications.

- les interventions diverses du maire concernant les demandes de particuliers ou d'associations (voirie, subventions, emplois municipaux, etc...).

Un premier débat portera sur la validité des inscrits, et nul doute que chaque responsable de liste jouera du...microscope, et si besoin de la commission administrative.

Certes le pouvoir fait des mécontents, mais aussi des reconnaissants qui, au-delà des clivages politiques, changeront leur vote précédent.

Hervé GERMA a bien indiqué dans son mémoire la particularité de l'élection municipale, et, de même, il est nécessaire de considérer chaque élection du même type.

Si l'on se fonde sur 3730  (à corriger en février) on peut déduire des précédentes municipales un taux d'abstention de 16 à 19%: soit pour16% = 600 et pour 19% = 708.

Les votes blancs ou nuls de 120 à 150 (moyenne: 135 )

Soit: 3022 à 3130 votants et de 2887 à 2995 S.E.

 

Liste SURÉDA: 1212 à 1350

Liste GARIDOU (?): 300 à 350

Liste RÈDE: 1262 à 1400

 

Il y aurait alors un second tour puisque aucune liste n'obtient la majorité absolue. Au second tout laisse supposer un maximum de report de la liste GARIDOU sur la liste de RÈDE (au moins les 4/5 èmes).

 

Si 2 listes sont en présence on peut supposer un nombre de votes blancs ou nuls un peu supérieur à celui estimé précédemment: soit environ 245. Les suffrages exprimés seraient alors de 2797 à 2905.

  Liste SURÉDA: 1260 à 1400

  Liste RÈDE:       1312 à 1450

 

On constate un écart faible entre les 2 listes (de 50 à 100 voix), mais la tendance est dans tous les cas en faveur de RÈDE, et avant l'ouverture de la campagne l'écart tend encore à s'accroître comme me le confirmera Jean SAGOLS sur le front de mer.

 

La campagne électorale :

Elle débute réellement le dimanche 5 février par la distribution au marché d'un dépliant photo de la liste  "Banyuls pour tous", conduite par Francis SURÉDA. Des tracts diffusés dans les boîtes préciseront la personnalité du candidat et la composition de la liste. "L'Indépendant" (10/2) publiera l'intégralité du texte et précisera la composition politique de la liste. Si celle-ci comprend 10 socialistes, 4 communistes et 13 personnes sans étiquette, elle ne se réfère ni à l'union de la gauche, ni à la majorité présidentielle.

Par comparaison avec la liste de 1983 l'évolution est caractéristique puisque 14 personnes sur 27 sont nouvelles, dont les trois têtes de liste, et seulement trois ont été conseillers sous le mandat de René RIBÈRE.

Il apparaît à l'évidence que c'est faire un procès d'intention à cette liste d'évoquer le spectre "du déclin et de l'immobilisme" (tract de J. RÈDE du 10 mars). Argument d'ailleurs contestable si l'on se réfère au bulletin municipal (Marenda-Information de février 1983), et au fait très important que de nouvelles lois, dues à la décentralisation, ont accru les pouvoirs des maires (Lois Defferre du gouvernement socialiste). De plus, soyons justes, on ne peut comparer que ce qui est comparable, et tout laisse supposer qu'après réélection de R. RIBÈRE en 1983, diverses réalisations auraient eu lieu au cours de six années de mandat !

A un dîner dansant tenu salle Novelty qui regroupe les sympathisants de la liste SURÉDA, fait suite un déjeuner-débat (avec de  délicieuses boles de picoulat) organisé par Jean RÈDE.

Devant une très nombreuse assistance (environ 600 personnes), M. CHABBAL (directeur administratif du Centre Héliomarin) fait état du rôle du maire dans le "sauvetage" du Centre alors condamné à la fermeture (ou pour le moins en difficulté). J. RÈDE répond à diverses questions posées anonymement par les convives, puis fait un long discours bilan sur son action. On note ses propos concernant son soutien envers l'équipe qui l'a entouré et une mention particulière pour le secrétaire général de mairie (Mr PAGÈS).

Il reprochera à la liste adverse, par un amalgame aisé,  certains articles ("Grain de sable") à la limite de la diffamation, mais parus bien avant sa constitution. Il souligne que les documents financiers communaux ont toujours été à la disposition des conseillers de l'opposition. Petite pointe humoristique en direction de la liste adverse et du laboratoire Arago, il précise que "les enseignants doivent enseigner et les chercheurs chercher" (ce qui laisserait supposer que la gestion municipale doit être réservée à une catégorie particulière de citoyens génétiquement prédestinés!).

Concernant l'endettement de la commune, le maire souligne l'importance que représente son élection au Conseil général, les subventions obtenues et les autofinancements (loyers de la Poste, de la future Gendarmerie). Enfin sa très grande disponibilité vis-à-vis de ces concitoyens ainsi que son travail incessant à la mairie (ce que nul ne lui conteste).

Ce discours, particulièrement tonique et bien préparé, est suivi d'une Marseillaise interprétée à la trompette, relayé par une assistance enthousiaste.

La campagne est en réalité préparée par le maire sortant de longue date, notamment par l'inauguration de la rétrospective de Banyuls de 1945 à nos jours, lors de la présentation des vœux (20 janvier). L'exposition photographique, réalisée par Florian DE LA COMBLE, met en exergue le Banyuls ancien et les réalisations depuis 1983. De très intéressantes photos rappellent certains aspects de l'histoire banyulencque. La disproportion entre l'avant et l'après 1983 me sera rapportée par deux visiteuses (non de Banyuls), comme l'absence de toute indication concernant le Laboratoire Arago (faut-il y voir une rancune concernant l'échec d'une tentative d'expropriation d'un terrain appartenant à l'État, ou/et le fait que des conseillers de l'opposition ont un emploi dans cet organisme, mais naturellement ne le représentent nullement auprès de la municipalité. Le directeur, délégué par son administration de tutelle est le seul interlocuteur).

La liste conduite par Jean RÈDE: "Banyuls-sur-mer. . . Demain l'Enjeu", comprend 16 présents de la liste de 1983, et 11 nouveaux (dont un revenant: Guy BARNADES, conseiller de 1977 à 1983).

L'accent est mis sur l'échéance européenne et cinq secteurs de réalisations. Les créations d'emplois y sont particulièrement soulignées.

Pour la liste adverse, la campagne se poursuit par une série de réunions ciblées: viticulture, artisanat, problèmes relatifs au Centre Héliomarin.

A quinze jours du vote, le maire sortant ne doit guère avoir de craintes quant au résultat final, même si ses conseillers paraissent plus crispés.  L'écart entre les deux listes demeure la seule inconnue.

Peu d'articles dans la presse locale comme l'on en a connu par le passé, sinon celui du 5 mars paru dans "L'Indépendant", et qui reflète assez correctement la campagne.

             

La bataille des tracts :

Le 27 février, un comité de soutien à la liste SURÉDA est diffusé. Il se caractérise par le fait qu'aucun de ses membres n'est politiquement engagé et n'a par le passé jamais soutenu une liste dite de gauche. Cet événement confirme l'opposition de certaines personnes très banyulenques au plan de développement immobilier du maire comme à certains comportements (voir par exemple "L'Indépendant" du 22 janvier).

Il révèle qu'une fraction de l'électorat politiquement plus proche de la sensibilité de la liste constituée par le maire est entrée  en dissidence comme le firent quatre conseillers de sa liste en cours de mandat (dont son 1er adjoint) qui démissionnèrent.

Si le résultat est assuré, le nombre de bulletins blancs, généralement faible, peut être en augmentation sensible.

La réaction du maire sortant (tract: "Moralement inacceptable, oui mais pour qui") traduit une irritation qui peut apparaître disproportionnée par rapport à la teneur des propos émis par les membres de ce comité de soutien (document personnel de l'A.).

Quoi qu'il en soit une nouvelle liste de soutiens à SURÉDA sera publiée et des réponses faites par les intéressés, et d'anciens marins soutiendront Albert SAGOLS (alors qu'aucune acrimonie n'avait été manifestée concernant la présence de deux membres du bureau de cette association sur la liste du maire: Y. BERTA et G. BARNADES !).

À la suite de cet incident, J. RÈDE ouvrira une permanence rue Saint Pierre afin de recueillir les signatures d'un comité de soutien qui ne sera pas rendu public.

Cette bataille de tracts, probablement inutile, constituera le seul événement regrettable de cette campagne. Elle aura pourtant comme conséquence de décupler le prosélytisme du maire auprès de cet électorat contestataire, et de ramener certaines des brebis égarées.

A partir de là, le "triomphalisme" ne sera pas de mise (tactique feinte, ou crainte réelle d'un score serré entretenu par certains milieux perpignanais?), tandis qu'un travail efficace sera entrepris (auprès des jeunes électeurs de la nouvelle génération post-68, le personnel du Centre  Héliomarin, etc.).

Naturellement en cas de score très serré, il y a tout lieu de supposer qu'il y aurait un recours en annulation, mais cela est vrai quel que soit le gagnant. Au surplus la réglementation nouvelle des signatures lors du vote limite les possibilités de contestation. Il faudrait donc un score particulièrement étriqué  qui n'apparaissait pas avant la bataille des tracts.

On comprend certes que J. RÈDE ait tout fait afin d'éviter le risque d'un second tour, et a fortiori  la désignation d'un administrateur provisoire qui aurait peut-être été nécessaire connaissant le tempérament banyulenc!

Le délit d'amitié, comme le sens de l'humour, sont des vertus parfois mal comprises par nos concitoyens.  Qu'il me soit permis d'évoquer ici cette petite anecdote puisque j'en suis directement la cause. J'avais tenu des propos (d'un goût certes douteux) concernant le nouveau monument aux morts de l'île petite. Sans doute la seule œuvre du sculpteur qui ne m'enthousiasme pas. Peu de jours après mes propos (doublement sacrilèges: pour les morts et pour Aristide Maillol), une dame épouvantée que je ne connais pas, les rapportait, horrifiée, à Yvon BERTA.

             

Les réunions publiques et contradictoires :

Le jeudi 9 mars se tient à Novelty la réunion de la liste SURÉDA devant une salle pleine, balcon compris. A la tribune une partie des membres de la liste. Pas de banderoles sinon des affiches "Banyuls pour tous".

F. SURÉDA prendra la parole, tirant le bilan de ses diverses réunions et exposant un programme de réalisations. Il propose un autre mode de recrutement des patients pour le Centre Héliomarin avec l'appui de médecins et suivant les conseils de la tutelle (notamment dans le domaine de la cardiologie. Il dissipera les inquiétudes du personnel (tract "bruits et chuchotements") affirmant sa volonté de soutenir cette entreprise importante dans la vie de la commune. [Certains ont en mémoire le rôle qu'aurait joué le personnel du Centre lors des municipales de 1983].

Il insiste sur le fait qu'il fera appel aux experts qui veulent bien lui apporter leur aide au sein de commissions extra-municipales.

Plusieurs intervenants prennent ensuite la parole :

M. BARTOLI (ancien instituteur en Algérie) demandera au candidat maire de répondre, par oui ou par non, s'il est pour la peine de mort. Les remous dans le  public traduiront le fait que la question est jugée déplacée pour des municipales. On peut aussi penser que la question n'a d'autre but que de mettre le candidat en difficulté compte tenu des positions du PS auquel il appartient, mais dont il n'est nullement fait référence au cours de la campagne. [La composition de la liste et certains appuis extérieurs, comme le programme, ne permettent pas de considérer cette liste comme d'union de la gauche, au mieux de démocrate-socialiste, avec participation du PCF.(N. de l'a.)].

M. GEROME (vétérinaire en retraite, délégué du FN lors du scrutin) aborde le problème des chiens errants et des chats, puis des considérations fort intéressantes sur la leishmaniose et le SIDA. Étonnement pour ceux qui le connaissent qu'aucun aspect plus politique ne soit abordé!  SURÉDA lui proposera d'être l'un de ses experts.

M. A. BUGAREL (marin au laboratoire Arago) évoque le problème de la Réserve marine et déclare  voter pour RÈDE .

M. J.-M. AMOUROUX (chercheur au Laboratoire Arago) se demande pourquoi certains candidats sont absents à la tribune et politise le débat en évoquant le cas des poupées Bella, de l'usine de Paulilles, pour en arriver à l'action de l'équipe RIBÈRE dans le cas du Centre Héliomarin. Francis LLAMBRICH intervient comme Philippe ALBERT, le premier pour s'honorer d'avoir appartenu à cette liste [malgré sa démission. N. de l'a.], et le second pour lui avoir prêté beaucoup plus de pouvoir qu'il n'en avait (lois de décentralisations non encore définitivement en place: N. de l'a.)

Une nouvelle remarque, concernant le graphique paru dans un tract prétendument fait par un de mes collègues du labo, sera considérée par le public comme de mauvais goût. [La mise en cause de J.-P. LABAT est de plus inexacte. N. de l'a.]. Les droites de ce graphique montrent que le nombre des inscrits (3795 en mars) tend à croître plus fortement, voire ultérieurement à dépasser le nombre des habitants (4986). Or il est clair, à partir du bilan démographique, que depuis 1970 le taux des naissances diminue alors que celui des décès augmente. Le vieillissement de la population résidante s'accroît comme il est aisé de le vérifier à partir de l'examen de la pyramide des âges (document en mairie).

Le vote des électeurs disposant d'une résidence secondaire à Banyuls, ou de personnes n'y résidant pas, mais y conservant des attaches familiales, constitue une question plus délicate à débattre, mais de toute façon législative. Certains "vieux Banyulencs" estiment que l'élection sera faite par des "estrangers". Ce cas n'est pas particulier à Banyuls mais valable pour toutes les communes à caractère touristique. Le nombre des abstentions chroniques, généralement toujours supérieur à Banyuls par rapport au reste de la métropole, traduit cette situation. Ces abstentions par "éloignement" constituent un "potentiel de voix" qu'il est naturellement plus aisé de mobiliser à l'occasion des municipales pourvu que l'on s'en donne la peine. Tout laisse supposer que cet aspect n'a pas échappé au maire sortant, et que les procurations suscitées lui seront dans l'ensemble favorables.

Le maire ne peut ni ne doit se désintéresser de l'accueil, au sens large, dans sa commune (votant ou pas et y résidant plus ou moins longuement). Certains Banyulencs s'inquiètent à juste titre, et sans tomber dans un malthusianisme de mauvais aloi, d'un déséquilibre irréversible compte tenu des contraintes de l'environnement. La paralysie des mois de juillet et d'août, l'état sanitaire de la plage et les risques conflictuels avec ceux qui poursuivent leurs activités professionnelles en été, sont des sujets de réflexions. Naturellement rien n'est irréversible sinon le coût à payer qui retombe inévitablement sur l'ensemble de la collectivité, même si dans certains cas (parkings par exemple) il peut y avoir un autofinancement. La poussée des écologistes traduit bien ce malaise comme on ne manquera pas de le constater lors des élections de juin.

M. Jean-Michel AMOUROUX intervient encore sur la question d'un emplacement de pompage, ce qui lui vaudra une réplique du général GOUBARD (ancien président du SIVOM), l'ensemble de ses propos seront contestés par Jacques SOYER (directeur du Laboratoire Arago).

La réunion est suivie comme il se doit par ... un verre de banyuls.

 

Le vendredi 10 mars a lieu dans la même salle la réunion de J. RÈDE. Sa nouvelle équipe est présente au complet sur l'estrade.

En prélude, le colonel DE LA COMBLE préside la séance. Derrière un pupitre drapé de bleu,blanc,rouge (est-ce légal?), il souligne la présence du général GOUBARD et prononce un discours remarqué (archives de l'auteur).

J. RÈDE prendra seul la parole pour rappeler son bilan. D'un ton mesuré, tranchant avec le style adopté lors du repas du 26 février, il souligne une fois de plus la mise à la disposition des conseillers de l'opposition des comptes de la commune et s'attristera des attaques et des procès d'intention dont il a été l'objet. Il reproche l'intitulé de la liste adverse qui laisserait à penser que la sienne n'est "ni honnête, ni dynamique, ni pour tous les Banyulencs! Il rappelle que les impôts locaux n'ont pas augmenté plus que le coût de la vie (estimé à 3% par an), et qu'il a pu obtenir de nombreuses subventions à faible taux grâce à son élection au Conseil général. Le fait également qu'au cours de son mandat il a eu à faire face à trois fléaux naturels graves (inondation et incendies).

En fin de discours, il s'insurge contre un tract diffusé le soir même ("Vérité sur les finances locales"), et souligne les efforts de la municipalité pour les enfants scolarisés (classes de neige, etc.). Il s'indigne qu'un tel graphique provienne ...d'enseignants !  [graphique en effet fort maladroit ou peu compréhensible. N. de l'a.].

Premier intervenant M. GEROME reparlera avec la même conviction des … chats et des chiens.

Jean-Michel AMOUROUX posera la question du coût du bulletin municipal, tandis que Jean LECOMTE (du Laboratoire Arago), bien connu des Banyulencs, du moins par sa maison surnommé la maison des "Stroumpfs") souligne le parallélisme entre le programme du maire et celui de ses opposants, demandant "qui copie sur qui ?" et en suggérant naturellement la réponse.

La réunion qui s'est tenue devant une salle comble et surchauffée (uniquement par la température) se termine dans un grand calme.

             

Dimanche 12 Mars :

Affluence et longue attente à l'Hôtel de ville. A l'extérieur des candidats de la liste SURÉDA, à l'intérieur J. RÈDE et des colistiers.

Le fait de signer, pour la première fois, le registre électoral, ralentit considérablement le débit et occasionne quelque gêne pour les personnes âgées. Pourtant à 18 heures le scrutin est déclaré clos. Affluence record  dans la mairie.

A la table où je me trouve la cause est entendue dès la première centaine avec 58 bulletins RÈDE, 39 SURÉDA et 3 nuls. Mon unique surprise vient de ce faible nombre de bulletins blancs (enveloppe vide et bulletins avec les 2 listes mêlées (sans doute des nostalgiques du panachage qui correspondrait mieux à des communes de moins de 5000 inscrits), même chose à la table voisine, comme pour la deuxième centaine.

Résultats :

                             Banyuls                                Métropole

Inscrits:              3795 (+457 / 1983)                 37.375.549

Abstentions:         566 (14,9%  )                        (27,18%)

Votants:             3229 (85,09%)                        (72,81%)

Blancs:                   82 (  2,54%)                        (  3,78%)

S.Expr.:             3147 (82,92%)                        (70,06%)

Majorité absolue: 1574

            Liste J. RÈDE    = 1846 (58,66% des S.E.)  soit 22 élus.

            Liste F. SURÉDA = 1301 (41,34%  "     "  )   "    5     "

 

Remarques :

1- Le nombre des abstentions est le plus faible constaté lors d'une élection municipale à Banyuls. Il est inférieur à celui de 1953 (15,56%) qui vit  la victoire du Dr. PARCÉ sur V. AZÉMA.

L'écart avec la métropole est le plus important depuis 1945 (-12,28%). L'hypothèse de 16% avait été envisagée, elle est plus que confirmée et traduit l'intérêt et la mobilisation des électeurs pour l'approbation des activités du maire sortant et Conseiller général. Le nombre des procurations (194 arrivées avant le scrutin, et plus de 22 après) démontrent les efforts entrepris par les deux listes vis-à-vis des électeurs ne résidant pas toute l'année à Banyuls. La grande majorité de ces procurations étaient favorables à J. RÈDE (3/5 ? = 116 ).

 

2- Le nombre des bulletins blancs et nuls (2,16% des inscrits et 2,54% des votants) est moins élevé qu'en 1983 (-1,55 et -1,88%), et semblable à celui des Présidentielles de 1988 (85 bulletins au 2 ème tour). Mis à part les cas d'annulation qui résultent de la marque du FN jointe à la liste RÈDE (22) et qui sont en réalité valides, les autres cas traduisent soit une hostilité à l'un des colistiers de RÈDE, soit un regret de ne pas avoir pu panacher (les deux listes jointes).

Néanmoins, on observe un pourcentage à peu près constant des votes blancs ou nuls aux diverses élections (sauf cas particulier), mais qui tend à augmenter légèrement par rapport à la période de 1945 à 1972.

La surprise vient pourtant de ce faible taux compte tenu des prises de position antérieures de diverses personnes  proches de l'électorat du maire sortant.

Lors de la prospective, le nombre de bulletins nuls était estimé à 6,57% des inscrits, soit 249 (avec la réévaluation des inscrits lors du vote). Si l'on décompte 82 nuls "normaux" (en fait 50 du fait des 22 FN), c'est donc 145 électeurs qui ont refusé. . . de confirmer mon hypothèse ! Tout laisse supposer que les efforts de RÈDE pour les convaincre de voter en sa faveur ont porté (en très grande partie) leurs fruits.

 

3- La liste SURÉDA avec 1301 voix est dans l'intervalle fixé  dans la prospective (1331, + ou - 69).

Lors des législatives de juin 1988 la somme des partis de gauche fait 1212, et éventuellement 1344 avec les écologistes au 1er tour. Le seul candidat de gauche (style ouverture) obtient 1421 voix au second tour, avec des abstentions assez élevées (respectivement 32 et 25%).

Toute proportion gardée le manque à gagner est de 344 voix par rapport aux Présidentielles , et 120 par rapport aux Législatives.

Il est clair que l'électorat politiquement défini est beaucoup plus limité et sera mesuré plus exactement lors des élections européennes de juin.

Bien que cette liste soit la moins marquée à gauche depuis 1945 (on ne trouve trace d'aucune connotation politique, ni dans les prospectus, ni dans les discours), elle fait un score inférieur (en pourcentage) à celle de 1983 (seulement 53 voix en plus alors que le nombre des inscrits s'est accru de + 457 !) .

Avec un siège en moins (et même deux si toutes les procurations étaient arrivées à temps) le résultat est moins bon que celui de RIBÈRE. Cette fois la prime au sortant a joué au maximum en faveur de RÈDE.

Les jeunes électeurs des deux générations d'après guerre ne compensent plus totalement les votes disciplinés de leurs aînés disparus (2).

 

4- La liste RÈDE avec 1846 voix améliore nettement son score de 1983 (+ 414). Avec 58,66% des suffrages exprimés, il ne bat pas les records du Dr. PARCÉ en 1959 et 1965 (contre des listes communistes ou très marquées à gauche il est vrai) ou même de BATALLER en 1971. Il ne dépasse RIBÈRE (en 1977) que de 1,53%.

Le gain par rapport à CHIRAC (2 ème tour de 1988) est de +347, et par rapport à  XATARD (+542),  candidat peu brillant lors des Législatives.

Comment expliquer numériquement cet accroissement sinon par le fait qu'il n'a rien perdu de son électorat de 1983 (à quelques exceptions près), et qu'il a su gagner la plus grande partie des nouveaux électeurs inscrits depuis 1983.

Résultat aussi d'un travail politique remarquable (faut-il y voir la marque du RPR, jadis peu représenté structurellement à Banyuls à l'époque du gaullisme, et qui compterait plus de 200 membres ?), ou moins politique que de persuasion personnelle.

Il est évident qu'environ 150 à 300 électeurs sont incontrôlables (soit 4 à 7,9% des inscrits) et sont responsables des variations selon le type d'élection. Enfin les voix du FN se sont reportées sur cette liste.

 

Conclusion:

On doit s'interroger  sur la signification profonde de ce score .

A coup sûr reconnaissance d'un bilan et de la disponibilité certaine d'un homme en dehors de toute considération politique, et, corrélativement, manque de crédibilité vis-à-vis des inquiétudes et des dénonciations de la gestion (notamment l'endettement de la commune) exprimées par la liste adverse.

Acceptation du fait de considérer une commune comme une entreprise et son maire comme un PDG. Dans cette optique on comprend mieux les comportements de J. RÈDE. [Mais l'on n'est pas tenu de partager cette conception qui nécessiterait ici un trop long développement. N. de l'a.]

Enfin la composition de la liste "Banyuls pour tous" était-elle la bonne avec trop d'enseignants en tête,  et un leader occupant trop tardivement le terrain.

Il est probable que dans l'avenir le choix des hommes sera localement différent de ce qu'il fut (désignation au sein des seules formations politiques, encore qu'un effort ait été réalisé).

Comme l'élection de René RIBÈRE était dans la logique de la bipolarisation politique des années 1972-1977, sa défaite coïncide avec les désillusions de l'année 1983, et la mise en place d'un culte de  la rigueur (Europe libérale oblige !).

La non-politisation de ce scrutin et l'action peu mobilisatrice d'un gouvernement dit socialiste  semblent avoir conduit l'électeur vers le "pour ou contre" le bilan de ses élus. On mesurerait  alors l'impact indirect de la politique nationale sur les élections municipales.

Cette élection confirme une nouvelle fois le caractère très spécifique des municipales à Banyuls qui vont souvent à contre-courant des autres élections à caractère plus national. Elle n'est peut-être que l'expression de la dérive politique constatée par l'observation des pourcentages obtenus par les divers partis à Banyuls depuis 1945  . En ce sens elle serait "historique", résultant de l'évolution sociologique et démographique des Banyulencs. Une nouvelle fois il n'y a plus d'élu communiste.

 

Élection du maire et des adjoints :

Celle-ci a lieu le vendredi 17 mars à 18 heures.

  Mme NINU, doyenne d'âge, assume la présidence du premier conseil municipal.

  Deux candidats se manifestent au poste de maire : J. RÈDE et F. SURÉDA.

  Le vote à bulletins secrets donne : RÈDE: 22, SURÉDA: 5.

  M. J. RÈDE est élu maire.

  Neuf adjoints sont alors élus:

         1er adjoint  : Y. REIG                       22 pour, 5 nuls.

         2 ème  _     : R. ROCA                     22    _    _    _

         3 ème  _     : MME J. MESTRES     22    _    _    _

         4 ème  _     : A. LOPEZ                    22    _    _    _

         5 ème  _     : J.-M. SOLÉ                 22    _    _     _

         6 ème  _     : R. HERRE                   22    _    _     _

         7 ème  _     : J. SOLANE                 22    _    _     _

         8 ème  _     : MME L. NERON        22    _    _     _

         9 ème  _ pour les écarts: P. GIROU 22    _    _    

            et Y.BERTA (non candidat)            2    _ ,  3     _

 

La séance est levée sans commentaires.

Dans les jours qui suivent, l'activité du maire se manifestera par des mouvements de personnel communal, divers articles de presse, et l'adresse à des concitoyens hors de Banyuls du résultat (documentation de l'a.). Toute élection se prépare de longue date [N. de l'a.].

 

Si la "fièvre" électorale retombe, un malaise sérieux subsiste dans l'amicale des anciens marins. Certains reprochent à leur président (Albert SAGOLS, également président départemental) d'avoir pris position en faveur de la liste SURÉDA. Ainsi au cours d'une réunion élargie du bureau les problèmes seront abordés. Par la voix de M. MOULENS la démission du Président sera suggérée, tandis que M. BARNADES démissionne de son poste de trésorier. Le 12 avril, au cours d'une réunion à la mairie, le maire explicite sa position vis-à-vis de l'association en général (soulignant tous les efforts faits en sa faveur) et d'Albert SAGOLS en particulier. Il définit clairement sa position en exposant le sens de la création d'une commission maritime, dont la présidence est confiée à Yvon BERTA. Il sera le délégué du maire auprès de l'administrateur des Affaires maritimes du quartier de Port-Vendres et chargé des relations auprès du préfet maritime pour la venue des bâtiments. C'est d'une certaine manière dessaisir le Président de l'association d'une de ses prérogatives.

Il pourrait apparaître qu'au-delà de la personne du président SAGOLS, une  "OPA" est en cours afin d'assurer un "contrôle politique" sur l'association.

 

Donnnées à l'échelle nationale :

L'analyse faite par Serge JULY ("Libération" du 13  mars 1989) paraît confirmée par les résultats nationaux du second tour. Prime aux listes les moins politisées (ou les plus ouvertes), au rajeunissement des hommes, à l'efficacité. Cette dernier cas semble avoir joué pour J. RÈDE. 

L'électeur ne semble pas avoir été influencé par la politique nationale (non approbation ou sanction du gouvernement ROCARD (voir pour les grandes villes les analyses faites dans "Le Monde" et "Libération" du 21 mars 1989). Effet de la décentralisation avec, comme conséquence, repliement sur "sa région", et désillusion vis-à-vis des partis politiques traditionnels? Le progrès des écologistes et le maintien du Front National (29% à Perpignan) en apportent la preuve.

 

Les grèves en Corse constituent le révélateur (nouveau mouvement du 22 mars bien que parfaitement contrôlé par les syndicats) du défaut de contrôle par le gouvernement des fonds publics, mis à la disposition de cette région  dans le cadre de la continuité territoriale. Il est vrai qu'il appartient aux Corses eux-mêmes de faire le"ménage" chez eux, entre autres par le choix de leurs élus.[mais ce mode de scrutin "démocratique" est-il le mieux adapté au problème à résoudre? Cette question institutionnelle nous ramène au référendum de 1969, et à son échec grâce aux voix conservatrices. N. de l'a.]. Qu'en sera-t-il avec l'ouverture du marché unique: une région développée par et pour elle-même, ou transformée en une vaste bétonnière au seul profit des multinationales, du BTP et d'une caste européenne en mal de soleil.

Dès le lendemain même des élections municipales, la campagne en vue des élections européennes de juin est lancée par le centriste MEHAIGNERIE (CDS), mais également par tous les leaders de l'UDF comme du RPR (chacun faisant ses comptes ... et décomptes des mairies). Le seul muet pour l'heure: R. BARRE (suite à son échec à Lyon).

 

Notes annexes :

(1) Aristide MAILLOL ne semble pas avoir participé à la vie politique locale, ni d'ailleurs nationale. Sculpteur mondialement connu (du moins en Occident), mais également peintre de talent. Le Parisien que je fus, contemplait ses statues librement dans un coin du Jardin des Tuileries. Frappé d'ostracisme dans sa commune par la trop grande ferveur que lui portèrent les Allemands durant l'Occupation (3). Lors de la venue d'un navire océanographique russe à Port-Vendres, dans la grande période de l'URSS, je fus tout de même surpris par la première chose que les scientifiques russes me demandèrent. C'était de les conduire sur la tombe de Maillol pour la photographier. Sur sa vie d'artiste on lira avec grand intérêt les ouvrages de l'un de ses amis d'enfance à Banyuls, le médecin général François BASSÈRES, Maillol mon ami, Edit.  Mme F. Bassères, Imprimerie Catalane Maison Comet (1979); de Judith CLADEL: Maillol Sa vie - Son œuvre Ses idées. Edit. Grasset (1937); Maillol par Marie-Andrée de SARDI in "Le Jardin des Arts" N° 99, Fev.1963. Dina VIERNY: Maillol. Edit. Galerie Dina Vierny (1987).

(2): Ceci confirme une analyse de la SOFRES (L'état de l'opinion. Edit. Le Seuil, Paris.1987) sur le fait qu'en 1986, 50% des jeunes de 18-24 ans ont voté pour la droite, alors que 62% avaient voté à gauche en 1978.

(3) Cf. in "La Semaine du Roussillon" N°440 du 23-29/9/2004, à l'occasion du rappel de sa mort le 27/9/1944.

 

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