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Histoire électorale de Banyuls sur mer
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Claude Razouls-1

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27 août 2017

44 - Municipales du 6 mars 1983

44 - Municipales du 6 mars 1983

 

Deux listes s'opposent :

1- Liste d'Union élargie des forces de gauche, comprenant à part presque égale des membres du PS et sympathisants, et du PCF. Sur les 23  de 1977, seulement 11 sont à nouveau candidats dont le maire sortant René RIBÈRE.

2- Liste d'Union Républicaine et Démocratique pour la Défense des  Intérêts communaux. "Banyuls demain, pour bien vivre au pays". Jean RÈDE, hôtelier (Le Catalan) est tête de liste. Elle est constituée d'un mélange des deux listes de 1977: 6 de la liste de Marcel CENTÈNE, 6 de la liste Jean RÈDE, 15 sont donc nouveaux.

 

La campagne s'ouvre par un bilan de l'action du maire sortant René RIBÈRE, notamment en ce qui concerne les équipements collectifs (Hall des sports) et aménagements (magnifique mur du port en schiste) (1). Les finances sont saines, l'endettement nul, les taxes sont inférieures à ce qu'elles sont dans le département et le pays. Lotissement du Haut-Lieu, HLM sont parmi les réalisations. L'octroi des permis de construire dans le village  tient compte du cadre et des espaces verts. Bilan très honorable et utile, sinon très spectaculaire (2).

Pour le nouveau candidat à la mairie, Jean RÈDE, un effort plus dynamique doit être entrepris en direction du tourisme, donc des permis de construire. Le conseil municipal sortant étant dénoncé comme "fossoyeur de l'économie locale" (tract : "Qui veut-on duper")

Mais l'un des problèmes posé déjà depuis de nombreuses années est la question du Centre Héliomarin (association régie par la loi de 1901), entreprise privée qui connaît de graves difficultés (3). De nombreux emplois sont en cause dans un contexte économique difficile. Les revenus de la vente du banyuls se sont redressés depuis la crise de 1967, mais les petites exploitations ne sont guère rentables. L'usine de Paulilles est virtuellement condamnée, mais les décisions du groupe Nobel ne se prennent pas à la mairie de Banyuls ! malgré l'action des élus auprès du ministre de la Défense Paul QUILÈS, socialiste.

L'emploi est au centre du débat. Le problème de fond est alors de savoir jusqu'où peut, et doit aller l'interventionnisme municipal comptable des impôts locaux.

Dès décembre, il s'avère, pour certains, que l'issue du scrutin sera incertaine et difficilement prévisible en raison du nouveau mode de scrutin électoral (4). Des erreurs psychologiques du maire ou de ses adjoints vis-à-vis de certains administrés leur sont parfois reprochées (5).

 

Résultats :

 

Inscrits:         3338 (+186 depuis les municipales de 1977).

Abst.:               564   (16%)

Votants:        2804   (84%)

Blancs:             124   (  4,42%)

S.Expr.:        2680   (80,29%)

Majorité absolue : 1341

 

Liste Jean RÈDE :      1432  (53,43% S.E) : 21 élus

Liste René RIBÈRE : 1248  (46,57% S.E) :   6   -

 

Remarques :

Les abstentions sont très faibles, inférieures à celles des municipales de 1977 (-3,57%), traduisant bien l'enjeu de ces élections pour l'avenir de Banyuls. Les bulletins nuls sont cependant anormalement élevés pour Banyuls (+86/ 77).

La liste RIBÈRE progresse de +91/ 77, mais n'obtient que 6 élus sur 27, bien que la différence avec la liste concurrente ne soit que de . . . 184 voix !

La liste RÈDE cumule la somme des deux listes de 1977, mais semble mobiliser plus d'abstentionnistes de 1977 et de nouveaux inscrits (1432 - 1118 = 314). Au total la liste enlève 21 sièges, et aura donc la majorité absolue dans le nouveau conseil municipal.

Pour la première fois des femmes entrent au Conseil grâce à la forme plus anonyme du scrutin de liste (38 ans après le droit de vote aux femmes ! . . . pesanteur  historique), notons que Mlle Marguerite DURAND nommée sans son accord au Conseil  le 18 mars 1941 sous le gouvernement de Vichy n'y a jamais siégé.

 

            Le 13 mars a lieu l'élection du maire et des adjoints sous la présidence de Roger DAVID doyen d'âge. Naturellement l'élection du Maire est sans problème et Jean RÈDE (RPR), hôtelier entreprenant, succède à René RIBÈRE (PS) gestionnaire scrupuleux qui ne participera pas au Conseil, et sera donc remplacé par le 7 ème de sa liste: Jean-Charles COLOMINES.

Élection du maire : S.E = 27; blancs ou nuls = 1; ont obtenu: Jean RÈDE = 21 voix (élu), Philippe ALBERT = 5 voix.

Le nombre des adjoints est fixé à 9 suite au vote suivant: pour 21 voix, contre 1 (J.-C. MÉRIEUX) et 5 abstentions (René RIBÈRE, Roger DAVID, André MARIOTTI, Philippe ALBERT, Mme Manuella HILAIRE).

            1 er adjoint : Pierre BAILLE = 21 voix (élu); Philippe ALBERT = 6 voix.

            2 ème adjoint : Roger ROCA = 21 voix (élu); André MARIOTTI = 6 voix.

            3 ème adjoint : Yves REIG = 21 voix (élu); Jean-Claude MÉRIEUX = 6 voix.

            4 ème adjoint : Jacqueline MESTRES = 21 voix (élue); Manuella HILAIRE = 6 voix.

            5 ème adjoint : Rémy HERRE = 21 voix (élu); Philippe ALBERT = 6 voix.

            6 ème adjoint : Henry PARCÉ = 21 voix (élu); André MARIOTTI = 6 voix.

            7 ème adjoint : Jean-Michel SOLÉ = 21 voix (élu); Jean-Claude MÉRIEUX = 6 voix.

            8 ème adjoint : Jean SOLANE = 21 voix (élu); Manuella HILAIRE = 6 voix.

  Adjoint spécial des Écarts : Pierre GIROU = 21 voix.

 

Roger RULL (8 ème de liste) entrera à son tour au Conseil à la suite du décès de Roger DAVID.

Henri PARCÉ décèdera en mars 1987 en allant inspecter les dégâts occasionnés lors de grandes inondations à Banyuls (la troisième depuis mon arrivée à Banyuls en 1965) et sera remplacé par Raymond CENTÈNE (étudiant) qui ne participera qu'à une séance, puis démissionnera.

 

Notes annexes :

(1) Lequel disparaîtra lors de la construction des allées Maillol.

(2) Toute l'activité au cours de ce mandat sera fort bien présentée dans le bulletin municipal "Marenda information" Bilan Programme de février 1983.

(3) Sur l'historique du Centre Héliomarin, à l'origine Sanatorium maritime inauguré le 7 octobre 1888, on se référera à la brochure commémorative du centenaire (1998). La loi VEIL (ministre de la Santé), et le fait que l'Assistance Publique de Paris soit contrainte de ne plus y envoyer d'enfants, oblige l'établissement à une reconversion difficile. L'adéquation entre le nombre des lits conventionnés et le taux d'emplissage constituant le problème majeur de ces types d'établissements puisque leur budjet en dépend.

(4) Avec 4254 habitants, la commune de Banyuls est soumise à la réforme électorale (Loi Defferre) du scrutin majoritaire, lequel garantit la représentation des minorités tout en sauvegardant l'existence d'une majorité. Le nombre des conseillers municipaux  passe de 23 à 27. Le choix de personnalités comme auparavant n'est plus possible puisqu'il s'agit d'un scrutin de liste. Compte tenu du nombre relativement faible d'habitants, on peut regretter que la barre soit aussi basse et valorise l'effet parti politique au détriment de personnalités peut-être plus valables. Cela dit, les élections précédentes du même type donnaient in fine des résultats presque identiques. Dans le cas de ces élections, on mesure la disproportion du nombre des élus par rapport au nombre des voix obtenues.

(5) Quand un maire socialiste dira à un jeune appartenant à une vieille famille socialiste de sa commune que la mairie n'est pas une agence de l'emploi, il ne faut pas trop s'étonner des voix perdues; l'honnêteté intellectuelle n'est pas toujours payante, et la démagogie souvent utile, leçon qui ne sera pas oubliée ultérieurement par les successeurs … de droite, qui sauront promettre. Plus graves seront les bruits sur les dissensions internes dans la liste du maire. La motivation du vote repose essentiellement sur la tête de liste, et secondairement sur sa composition.

 

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