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Histoire électorale de Banyuls sur mer
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Claude Razouls-1

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27 août 2017

104 - Synthèse ( 1975 / 2002) - Les cantonales

104 - Synthèse ( 1975 / 2002)

 

3 - Les cantonales (Annexe 7) :

 

            Onze élections cantonales ont eu lieu entre 1945 et 2002.

            La commune de Banyuls a fait partie du canton d'Argelès-sur-mer de 1945 à 1967, puis, du fait de l'importance de sa population qui représente près de 61% du total, il est scindé en deux. Les quatre communes de la Côte Rocheuse deviennent alors le canton de la Côte Vermeille (1).

            Homogène géographiquement, l'histoire économique et démographique des quatre communes évolue différemment au cours de cette relative longue période.

            Cerbère se développe par sa gare internationale et les transferts de marchandises rendus nécessaires par les différences d'écartement des voies de chemin de fer entre l'Espagne et la France (mauvais souvenir des guerres napoléoniennes chez nos voisins ibériques). Cité de fonctionnaires (agents de la SNCF, police, douane) et de manutentionnaires venant des communes voisines, activité qui ne se maintiendra que jusqu'en 1974. Grâce à l'action de son maire Jean MARTI, un centre de rééducation fonctionnelle se crée à Peyrefitte et ouvre ses portes le premier juillet 1976. Dirigé par le Docteur BOUFFARD-VERCELLI, il emploiera un personnel de cent cinquante personnes à l'origine  jusqu'à 250 en 2003, dont une partie est domiciliée à Banyuls.

            Port-Vendres vit de l'activité de son port et de sa gare maritime, principalement de voyageurs en transit vers l'Algérie. L'arrêt de ce trafic provoquera une crise qui ne sera que progressivement compensée par un trafic marchandises (vins d'Italie, bovins, fruits et primeurs) avec l'Afrique du Nord (2). Ce ne sera qu'à partir des années 1961-1962, avec le retour en France des "pieds-noirs" (principalement d'Oran) que se développeront les chalutages et une activité de pêche plus importante qu'auparavant, mis à part la pêche traditionnelle à la sardine et l'anchois. Une liaison maritime vers les Baléares à la saison estivale aura un certain impact économique, malheureusement interrompue, et dont les projets de réactivation actuelle n'ont pas trouvé tous les soutiens nécessaires de la part des élus locaux. L'établissement sur le site de Paulilles de l'usine Nobel utilise une main-d'œuvre locale importante, notamment de Banyuls. La fermeture et sa délocalisation laisseront ce magnifique site en friche, racheté par le Conservatoire du littoral après l'épisode MERY d'une marinade.

            Collioure voit son économie se transformer, des petits métiers de la pêche artisanale vers le tourisme et l'immobilier.

            Banyuls vit de la petite pêche et de la vigne, puis avec le développement du tourisme des locations estivales. Le Centre Héliomarin (3) emploie plus de 150 à 200 personnes qui ne sont pas toutes domiciliées dans la commune, et l'Observatoire Océanologique de Banyuls (Laboratoire Arago) près de 100 permanents (principalement à partir de 1965), mais attire par l'organisation de ses stages d'enseignement environ 13000 jours/passager (4). Le lotissement communal du Can Reig (1978) avec accession à la propriété inaugure le développement de lotissements hors de la voie ferrée qui enfermait la cité comme les remparts de Carcassonne. La construction du centre privé de Thalassothérapie (Thalacap) fournira environ 80 emplois, attirant de nombreux curistes (correspondant à 36500 nuitées).

            Naturellement l'activité viticole (le "Cru Banyuls") perdure durant toute cette période dans les quatre communes. L'autochtone cumulant la plupart du temps plusieurs activités (la taille des exploitations n'étant généralement pas suffisante à elle seule pour faire vivre la famille) (5).

            Dans ce contexte, il est intéressant et significatif d'observer les fluctuations du nombre des inscrits au cours du temps entre les quatre communes:

 

 

Cerbère

Banyuls

Port-Vendres

Collioure

1945

1332

2013

1675

1670

1949

1101 (-231)

2134 (+121)

1776 (+101)

 1795 (+125)

1953

1117 (+16)

2144 (+10)

1909 (+133)

 1798 (+3)

1955

1196 (+79)

2248 (+104)

2080 (+171)

 1795 (-3)

1961

  1202 (+6)

2454 (+206)

2500 (+420)

 1912 (+117)

1967

1268 (+66)

2692 (+238)

3207 (+707)

 1847 (-65)

1973

  1254 (-14)

2913 (+221)

3448 (+241)

 1896 (+49)

1979

 1381 (+127)

3198 (+285)

3743 (+295)

 2090 (+194)

1985

  1305 (-76)

3626 (+428)

 3807 (+64)

 2218 (+128)

1992

  1221 (-84)

3885 (+259)

 3612 (-195)

 2371 (+153)

1998

1088 (-133)

 3845 (-40)

 3642 (+30)

 2431 (+60)

 

 

 

 

 

      45-98

  - 244

+ 1832

1967

+ 761

 

            Le bilan est globalement négatif pour Cerbère, malgré un faible accroissement en 1979, sans doute dû à l'ouverture du centre médical du cap Peyrefitte devenu Centre Bouffard-Vercelli, du nom de son premier médecin-directeur) (6) hautement spécialisé dans la rééducation fonctionnelle avec 190 lits (ce qui correspond à 200 employés). Avec l'ouverture des frontières en 1993 et le déclin de la gare marchandise, la situation économique de la commune est critique et son "poids électoral" au sein du canton très réduit.

            Banyuls est la commune de la côte qui progresse le plus régulièrement et tend à rattraper son retard sur Port-Vendres, qu'elle dépasse à partir de 1992. Il est à noter l'accroissement anormalement élevé entre 1979 et 1985. Le développement de l'immobilier a sans doute été responsable de ces accroissements. La diminution, observée en 1998, est due à une révision plus drastique des listes électorales, et à un ralentissement  dans les nouvelles constructions.

            Port-Vendres a bénéficié du plus fort apport "pied noir" qui se traduit nettement entre 1961 et 1967. C'est d'ailleurs à partir de 1961 que le nombre des inscrits devient supérieur à celui de Banyuls. Par la suite, les difficultés économiques et d'expansion immobilière font que le nombre d'inscrits a tendance à diminuer.

            Collioure présente, comme Cerbère, un aspect fluctuant, mais bien qu'inférieure  aux deux communes précédentes, elle progresse depuis 1973, corrélativement à l'immobilier.

            Il est à noter que l'évolution du nombre des inscrits ne suit pas celle de la démographie locale (bilan naissances-décès). Le flux immigrant d'allochtones compensant l'expatriation des locaux vers d'autres cieux, faute de possibilités de travail, sinon saisonnier, pour les jeunes.

            Les élections cantonales n'attirent pas l'électeur; pas d'enjeu national comme pour les élections à caractère national, pas de choix ou d'élimination comme aux municipales. Si l'on n'est pas un lecteur assidu du journal "L'Indépendant" la plupart des citoyens connaissent mal le fonctionnement et le rôle (notamment financier) de l'assemblée départementale ce qui est fort regrettable. Malgré la création du nouveau canton, le pourcentage des abstentions est encore élevé en 1973. La diminution brusque de celles-ci à partir de 1979 tient au fait que J. RÈDE est candidat pour la première fois (et devra attendre d'être élu maire pour remporter l'élection).

           

Le tableau suivant exprime les pourcentages des abstentions et des votes blancs et nuls pour les deux tours (ou un seul) à Banyuls  (A à D) et pour le canton (E à H).

(A: abstentions 1er tour, B: blancs et nuls 1er tour, C: abstentions 2ème tour, D: blancs et nuls 2ème tour, E: abstentions 1er tour, F: blancs et nuls 1er tour, G: abstentions 2ème tour, H: blancs et nuls 2 ème tour)

 

années

A

B

C

D

E

F

G

H

1945

45,5

0,55

56

5,99

37,09

1,57

48,47

5,81

1949

38,99

1,54

35,88

1,36

36,42

2,06

32,1

1,99

1953

44,4

0,59

36,47

0,66

43,08

1,32

37,57

1,12

1955

43,19

1,4

 

 

42,54

2,13

 

 

1961

52,4

3,68

 

 

49,44

2,94

 

 

1967

61,14

2,96

 

 

53,06

3,51

 

 

1973

52,1

2,44

 

 

54,83

1,88

 

 

1979

29,52

2,44

28,77

3,69

30,64

7,15

25,59

9,38

1985

19,58

1,85

20,1

3,59

25,66

7,04

26,71

10,7

1992

21,05

2,77

20,9

4,85

26,18

3,11

29,59

5,83

1998

29,3

4,23

25,62

3,85

34,57

7,57

31,55

9,62

 

            Comme on peut l'observer dans le tableau le pourcentage des votes blancs et nuls s'accroît significativement au second tour dans les communes autres que Banyuls  (de 1979 à 1998).

            Au cours de la période qui s'étend de 1945 à 1998, les conseillers représentant le canton furent au nombre de cinq: Marceau BANYULS (Parti Socialiste SFIO, maire de Collioure) de 1945 à 1953, Gaston PAMS (Radical puis MRG, Sénateur maire d'Argelès-sur-mer) de 1953 à 1973, Jean MARTI (Parti Socialiste, maire de Cerbère) de 1973 à 1985 (7), Jean RÈDE (RPR, maire de Banyuls) de 1985 à 1992, Michel MOLY (Parti Socialiste, maire de Collioure) de 1998 à …

            Comme on le constate tous les élus ont été maire de l'une des communes du canton. Quatre élections sur onze ont été acquises dès le premier tour (du fait de la notoriété de Gaston PAMS).

 

Notes annexes :

(1) Cf. Louis MONICH (op. cit., 1996, 1999). Encore mieux unifié par la création de la Communauté de communes de la Côte Vermeille (31 octobre 2001). De nombreuses attributions dépendent désormais de cette structure (aménagement de l'espace, développement économique, politique du logement, ordures ménagères et déchets, environnement). Curieusement la Culture ne fait pas partie de l'énumération. Un bureau d'études est chargé des statistiques concernant le canton. Cf. Bulletin d'Information: Côte à Côte, Nos 1, 2, 3, 4 (2002 et 2003). Cf. La politique de l'habitat de la Communauté de communes de la Cote Vermeille; Le diagnostic; Edit.Diagnostic SARL, 66240 Saint Estève.

(2) Cf. Antoinette QUINTILLA et Anne Marie DE CRUZ: Port-Vendres et la Compagnie de Navigation Mixte in "L'Exocetus volitans" N° 16, 2003.

(3) Commémoration du Centenaire du Centre Héliomarin 1888-1988. Edit. Association <<Santé en Côte Vermeille>>. Imprimerie Delort, Perpignan (1988). Cf. Michel FERRER: Terre de nos Pères. Imprimeur MINUPRINT, Perpignan (2000).

(4) Cf. Michel FERRER (op. cit., 2000)

(5) Michel JOMAIN: Groupement Interproducteurs Collioure & Banyuls 1950-2000. Edit. GICB (2001).

(6) Il décèdera le 5 septembre 1995  victime de son intense activité, et laissera pour tous ceux qui l'ont connu un souvenir inoubliable. Le centre porte désormais son nom.

(7) Jean MARTI, maire de 1965 à 1995, conseiller général de 1973 à 1985, conseiller régional de1973 à 1985, président du SIVOM. Homme dynamique et passionné par le milieu marin il sera à l'origine de la création de la première Réserve naturelle marine en France dont le rapport technique sera élaboré par Claude RAZOULS et Henri BOUTIÈRE en concertation avec tous les usagers du Domaine maritime. L'Arrêté ministériel intervenant en 1974. Sa gestion étant confiée au Conseil général avec l'appui du Ministère de l'Environnement. Sur l'historique on se réfèrera à l'ouvrage de F. DENHEZ et C. RIVES (photographe): Mer Méditerranée. Edit. Glénat (1999).

 

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