100 - Synthèse (1945 / 2002)

Synthèse (1945 / 2002)

1- Evolution démographique (annexe 1, fig.1) :

  De 1945 à 2002 cinq "générations" (1) se succèdent  et se recoupent pour trois d'entre elles , si l'on prend pour base une espérance de vie moyenne de 70-76 ans pour les hommes et 80-83 ans pour les femmes.

  La génération 1 (ceux qui ont participé à la guerre de 14-18) atteindra la soixantaine en 1945-1955 et voteront jusque dans les années 1956-1967 pour environ la moitié de cette classe d'âge.

            La génération 2 (née pendant et juste après la guerre de 1914-18) votera, pour l'essentiel, de 1935 à 1992. Elle sera prépondérante dans les années d'après-guerre (de 1946 à 1958). Elle correspond aussi à des classes creuses, compensées par le vote des femmes en 1945 qui représentent la moitié du corps électoral. Elle votera jusque dans les années 1985-1994, voire plus pour les femmes. Le nombre des décès au cours de cette dernière période s'élève fortement (en moyenne 92 par an)

            La génération 3 comporte deux phases correspondantes, pour la première, ceux qui sont nés avant et pendant la guerre (de 1935 à 1945) et ne voteront qu'à partir de 1956. Elle a subi plus que connu l'Occupation et la IVe République. Elle correspond également à des classes creuses. La seconde correspond au "baby boom" consécutif au réapprovisionnement et aux améliorations de la vie au cours des années 47-50, qui ouvrent la période dite des "Trente glorieuses". Elle intervient dans les élections à partir des années 68-74 et tout particulièrement en 1981. A cette population de souche il convient d'ajouter dans le département, plus qu'à Banyuls, un nombre d'immigrés de nationalité française ayant pour origine les pays du Maghreb et les enfants d'étrangers, pour la plupart catalans ou espagnols,  dont les parents n'ont pas toujours renoncé à leur nationalité d'origine (2). Cette génération votera encore en grande partie jusqu'en 2002, compte tenu de l'allongement de la vie.

            La génération 4 (née dans les années 1960-70) est post soixante-huitarde, mais comme l'âge de la majorité a été abaissée à 18 ans, elle commence à voter à partir de 1979 -1988. Le nombre des naissances est le plus élevé entre 1960 et 1970 (en moyenne 61 par an), alors que les décès correspondent à une moyenne annuelle de 60 par an.

            La génération 5 (née a partir de 1980-83) ne commencera à voter qu'à partir de 1999-2002.

Seule l'élaboration d'une pyramide des âges pourrait préciser les fréquences de chaque classe d'âge tout au long de la période considérée.

            L'examen du graphique de l'évolution numérique des inscrits révèle en 1956 une rupture de pente qui traduit bien l'arrivée de la G3; le second point de rupture, plus faible que le précédent en raison de l'étalement du "baby boom" et de la disparition progressive de la G1, correspond à l'année 1962. La G4  a un effet moins marqué sur la courbe du fait d'un fort accroissement des décès entre 1967 et 1971 (de 60 à 80 par an, contre 50 à 60 auparavant), disparition de la G1, classe creuse de la G3, scolarité qui éloigne les jeunes.

            La reprise de 1975 à 1978 traduit davantage une immigration, soit de retraités qui rentrent dans leur village d'origine, soit en relation avec le développement de nouvelles constructions.

            L'influence de la G4 ne peut se révéler qu'à partir de 1984-1988, or la rupture de pente est très forte en 1984-1985 où le nombre des inscrits croît brutalement ce qui ne peut correspondre qu'à un afflux de population (sinon de procurations) en relation avec le développement de résidences secondaires. Coïncidence avec les élections municipales de 1983 et cantonales de 1985.

            Par la suite, de 1989 à 2002, les fluctuations du nombre des inscrits sont beaucoup plus fluctuantes qu'auparavant, dues à de nouveaux immigrants et au départ d'un certain nombre de jeunes qui ne peuvent conserver leur inscription sur les listes électorales de leur commune d'origine (compte tenu de la loi sur la domiciliation); les désinscriptions compensant juste les inscriptions nouvelles qui se manifestent principalement lors des municipales plus attractives (1989, 1995). En 2001 le vote des ressortissants de l'Union européenne explique l'accroissement observé. A partir de 1992 le nombre des inscrits stagne à 3831 (en moyenne) en relation avec un nombre élevé de décès (96/an) correspondant à l'extinction de la génération 2. Durant la période de 1973 à 1983 le nombre des naissances est faible, en moyenne 34 par an, se maintenant par la suite à cette valeur (3).

Notes annexes :

(1) Le mode de reproduction dans l'espèce humaine étant continu on ne peut valablement parler de génération qui suppose des discontinuités marquées. Tout au plus peut-on évoquer le terme de cohorte, groupes d'individus à taux de naissances élevés ou/et à taux de mortalités faibles, correspondant à des périodes particulières comme les périodes d'après-guerre (en l'occurrence 1918-20, 1946-47) ou économiquement favorables (1956-69). Voir concernant cette notion les ouvrages de Guillaume SAINTENY: L'introuvable écologisme français. Edit. PUF (2000); et Jean-François SIRINELLI: Les baby-boomers. Une génération 1945-1969. Edit. Fayard (2003).

(2): Cf. Daniel NOIN & Yves CHAUVIRÉ: La population de la France. Edit. Masson/ Armand Colin (4 ème édit, 1995)

(3) Si le dénombrement annuel des décès est exact, il n'en est pas de même de celui des naissances à partir des années 1980 (la plupart des naissances ayant lieu à Perpignan, la Mairie de Banyuls ne dispose que d'une partie  des déclarations, environ les 2/3). Seul l'INSEE dispose des données exactes et commentées. Ainsi les données fournies dans le tableau annuel des naissances sont sous-estimées. Au 8 mars 1999 la population de Banyuls est de 4532 habitants pour 3774 inscrits sur les listes électorales. (mes remerciements à Marie-Pierre CHÈLE pour ses précieuses remarques dans ce domaine).

 

Fig.1 : Evolution du nombre des inscrits et démographique à Banyuls sur mer

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